Vendredi 20 janvier, la justice britannique a rejeté le recours d’une organisation de défense des droits des Ouïghours qui reprochait au gouvernement d’avoir « refusé » d’enquêter sur des importations de coton provenant, selon elle, du travail forcé de cette minorité musulmane chinoise.
Le Congrès mondial Ouïghours (WUC), dont le siège est en Allemagne, a attaqué en octobre le gouvernement britannique devant la Haute Cour de Londres. Il accusait le gouvernement et la police britanniques d’avoir bloqué une enquête criminelle sur la vente de marchandises provenant du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.
Lors du procès, les avocats du gouvernement britannique qui a critiqué à plusieurs reprises le traitement des Ouïghours par Pékin ont expliqué que l’Agence de lutte contre la criminalité avait conclu qu’il n’y avait « pas assez d’éléments pour ouvrir une enquête ».
« Un résultat très décevant pour la communauté Ouïghoure »
Vendredi, le juge Ian Dove a donné raison aux autorités et rejeté le recours de l’organisation. Il a mis en avant qu’il y avait des « problèmes » pour identifier suffisamment de preuves en ce qui concerne les envois de coton afin de poursuivre des enquêtes criminelles ou civiles.
Le juge a cependant dit que l’issue de l’affaire « ne remet nullement en cause le consensus qui se dégage des éléments de preuve, à savoir l’existence d’abus manifestes et étendus dans l’industrie du coton au Xinjiang, impliquant des violations des droits humains et du travail forcé ».
Cette décision est, selon le président du WUC, Dolkun Isa, « un résultat très décevant pour la communauté Ouïghoure ».
Plus d’un million de Ouïghours enfermés dans des camps au Xinjiang
Depuis plusieurs années, la Chine est accusée – preuves matérielles et documents à l’appui – par des pays occidentaux et des organisations de défense des droits humains d’avoir enfermé dans des camps au Xinjiang plus d’un million de Ouïghours et d’autres membres de minorités majoritairement musulmanes, y compris des Kazakhs.
Certains parlent même de génocide et le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme évoque des crimes contre l’humanité, des accusations rejetées par Pékin.
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