Le procès de neuf Afghans, soupçonnés d’avoir été impliqués dans un réseau de passeurs mettant à l’eau des bateaux pneumatiques depuis le Pas-de-Calais vers la Grande-Bretagne, s’est ouvert mardi à Paris.
Âgés de 21 à 39 ans, ces hommes jugés jusqu’au 20 avril sont soupçonnés d’avoir acheminé 53 exilés, principalement Vietnamiens et Afghans, lors de quatre dates de mise à l’eau en janvier, février et mars 2021.
L’enquête, amorcée fin novembre 2020 par un renseignement transmis par l’unité franco-britannique de renseignement opérationnel (URO), avait retracé dans un premier temps une trentaine d’allers-retours de l’un des prévenus. Les investigations de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest) avaient ensuite consisté pendant plusieurs mois en des écoutes téléphoniques, des exploitations bancaires et des surveillances.
« Aide au séjour irrégulier d’un étranger en France en bande organisée » et « association de malfaiteurs »
Quatre prévenus, qui comparaissent dans le box, sont considérés par l’accusation comme ayant joué les rôles les plus importants, d’organisation et de décision, les cinq autres étant jugés pour une participation secondaire. Ils sont renvoyés devant le tribunal pour « aide au séjour irrégulier d’un étranger en France en bande organisée » et « association de malfaiteurs ». Certains sont soupçonnés d’avoir acheté des bateaux sur Le bon coin ou dans des magasins spécialisés, ainsi que des gilets de sauvetage, puis d’avoir réalisé des voyages depuis la région parisienne pour aller les enterrer dans le sable, en particulier sur la plage des Dunes de la Slack, à Wimereux (Pas-de-Calais).
Dans les écoutes, le terme de « game » est utilisé pour parler des tentatives de traversées de la Manche, ce qu’a confirmé en garde à vue l’un des prévenus, absent du procès. Ce dernier avait aussi décrit le fonctionnement d’un départ auquel il avait assisté : l’un des passagers, désigné comme capitaine, pouvait voyager gratuitement ; un autre, qui donnait la direction du bateau à l’aide d’un GPS maritime, payait la moitié du prix.
Entre 1500 et 4000 euros pour monter à bord
Pour monter, chacun devait verser entre 1500 et 4000 euros, selon l’accusation – soit un total allant de 68.000 à 180.000 euros environ. Après les quatre mises à l’eau concernées, tous les passagers ont été secourus, soit dans les eaux françaises, soit anglaises. Le 24 novembre 2021, un naufrage a entraîné la mort d’au moins 27 migrants sur la route de l’eldorado anglais, suscitant une vive émotion. L’instruction dans cette affaire se poursuit.
Quelque 52.000 migrants ont tenté en 2022 de rejoindre l’Angleterre depuis la France en traversant la Manche, selon les autorités françaises, qui ont fait état de 5 morts et 4 disparus pour l’année écoulée.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.