Une vaste opération a eu lieu mercredi en Allemagne contre un réseau de passeurs kurdo-irakien, soupçonné d’embarquer des migrants clandestins de la France vers la Grande-Bretagne via la Manche, ont annoncé les autorités allemandes.
Le coup de filet a visé « un vaste réseau » irako-kurde « impliqué dans des activités de traversées clandestines par la Manche », a d’abord annoncé dans un communiqué Jens Flören, le commissaire de Sankt Augustin, une petite ville près de Bonn (ouest).
La ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a évoqué dans une réaction séparée des « arrestations » visant des « gangs qui recourent à la menace et à la violence pour parquer des êtres humains dans des canots pneumatiques ».
Une coordination franco-allemande
Les autorités policières et judiciaires françaises et allemandes collaborent à ce coup de filet sous l’égide de leurs coordinateurs européens respectifs, Europol et Eurojust.
Plus de 500 agents de la police allemande, aidés par plus de 20 enquêteurs français et trois experts d’Europol, perquisitionnent en Allemagne plusieurs maisons et entrepôts en vertu de mandats du tribunal de Lille, a précisé le commissaire. Ces opérations se déroulent dans les régions de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et Bade-Wurtemberg.
Entre 1000 et 3000 euros par migrant
Cette opération fait suite à une précédente enquête réussie menée par la Belgique, la France et l’Allemagne contre un autre réseau criminel qui a conduit à l’arrestation de 19 passeurs présumés en février, selon la police. Selon Europol, ce précédent réseau, composé là aussi de ressortissants irakiens et syriens d’origine kurde, percevait « entre 1000 et 3000 euros par migrant pour une place à bord du dangereux navire ».
L’Allemagne est régulièrement citée par les enquêteurs comme l’une des bases arrières du trafic de canots gonflables destinés aux traversées de la Manche.
Au moins 72 personnes sont mortes depuis le début de l’année en tentant de rallier l’Angleterre par la mer depuis le littoral français, selon un décompte de la préfecture du Pas-de-Calais, ce qui fait déjà de 2024 l’année la plus meurtrière depuis l’apparition du phénomène des « small boats » dans la Manche en 2018.
32.000 personnes ont réussi la traversée depuis le début de l’année, selon les autorités britanniques.
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