La triathlète Cassandre Beaugrand est « vite » revenue « à la vie normale » après son titre olympique, « le rêve de toute une vie », dit-elle à l’AFP à l’occasion de l’étape française, dimanche à Toulouse, du circuit international Supertri.
QUESTION: De quoi est fait votre quotidien depuis votre médaille d’or aux Jeux de Paris?
Cassandre Beaugrand : « Ça n’a pas beaucoup changé ma vie. Ç’a été impressionnant juste après les Jeux, mais on revient vite à la vie normale ensuite. J’ai repris l’entraînement, je suis retournée faire des compétitions… Les Jeux ont peut-être un peu plus marqué les esprits, j’ai gagné une médaille, mais je ne suis pas comme Léon (Marchand), qui en a ramené plusieurs pour la France. Ça ne me dérange pas plus que ça, j’aime bien aussi passer un peu plus inaperçue ».
A titre personnel, se sent-on différente dans la peau d’une championne olympique?
« J’ai accompli le rêve de toute une vie. J’ai évacué tout le stress que j’avais en moi de vouloir réaliser ça à tout prix. Maintenant, chaque course est un bonus. Je n’ai plus la pression que j’avais auparavant en me disant ‘il faut que je fasse mes preuves, que j’y arrive’. Je me sens beaucoup plus libérée. Je ne prends que du plaisir ».
Comment avez-vous vécu les hommages, le défilé sur les Champs-Elysées, la Légion d’honneur?
« C’était vraiment chouette d’être avec les autres sportifs et de pouvoir profiter tous ensemble. Après, je suis un peu plus réservée et timide et pas forcément la plus à l’aise dans tout ça. Mais ça fait chaud au coeur quand les gens viennent te voir pour te remercier. Si je peux motiver d’autres personnes à faire du sport ou du triathlon… »
La motivation est-elle la même après avoir atteint un tel sommet?
« Ce serait mentir de dire que c’est toujours la même motivation, surtout sur cette fin de saison où ça commence à tirer un peu. C’est un peu plus difficile, mais j’ai encore un objectif: essayer d’être championne du monde dans deux semaines. Je suis leader du circuit et il ne reste qu’une course (le 19 octobre à Torremolinos). J’espère que je vais réussir à aller chercher ce titre parce que je n’ai jamais été championne du monde. Ça me donne un autre objectif. Et si ça ne se produit pas, j’aurais quand même essayé jusqu’au bout de me remobiliser. Il me restera le titre olympique et je ne l’échangerais pour rien au monde ».
Vous projetez-vous déjà, à 27 ans, sur les JO de Los Angeles en 2028?
« Je n’ai pas prévu d’arrêter prochainement. Je ne me fixe pas de date à laquelle j’aimerais arrêter ma carrière. J’irai jusqu’à temps que je n’en puisse plus. Pour l’instant, tant que je prends du plaisir comme ça, je n’ai pas envie de m’arrêter. C’est une chouette vie quand même. Il y a pire que de se lever pour aller s’entraîner, même si ce n’est pas tous les jours facile en Angleterre (où elle est installée depuis deux ans) avec la météo ».
Dans quel état d’esprit abordez-vous le Supertri, un circuit privé aux courses très courtes et spectaculaires?
« Ç’a toujours été un jeu pour moi. C’est vraiment un format qu’on n’a pas d’habitude. C’est plus pour prendre du plaisir, en équipe. J’aime bien le côté collectif, comme on peut avoir sur les relais. On partage plus de choses avec les autres athlètes. C’est la première fois que je recours en France depuis les Jeux, je suis contente ».
Propos recueillis par Sébastien DUVAL.
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