Jérôme, porteur de trisomie 21, vit dans un foyer à Taulé, dans le Finistère, à deux heures de route de sa famille qui habite à Rennes. La sœur de cet homme de 47 ans a tout essayé depuis 9 ans pour le faire transférer dans une structure plus près de chez elle, sans succès. En dernier recours, elle a décidé d’utiliser les réseaux sociaux.
« Il me demande tout le temps quand se fera le déménagement », remarque à Actu Rennes Sophie Plassart, celle qui est devenue la tutrice légale de Jérôme depuis 22 ans, au décès de leurs parents. « Je commence un peu à désespérer », reconnaît la femme de 50 ans, qui s’inquiète de voir son frère vieillir loin d’elle et de sa famille.
« L’espérance de vie des personnes avec ce handicap ne dépasse guère les 60-65 ans, et j’aimerais l’avoir près de moi pour les années qui lui restent », espère-t-elle. Toutefois, neuf années de démarches lui laissent un goût amer et aucun espoir de voir les choses se régler puisque le dossier n’est pas prioritaire.
Lorsqu’elle a entamé les démarches de rapprochement familial, on lui a dit que « le délai était de quatre à cinq ans d’attente. Tous les ans, je renvoie un dossier pour relancer la demande », explique Sophie au micro de France Bleu. Une nouvelle démarche entamée auprès de l’Adepei (Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales) après le premier confinement a abouti par un passage en commission en juillet : « On m’a expliqué qu’au regard des différents critères, notre situation n’était pas critique. »
Puis, en contactant les communautés 360, le numéro vert d’appui pour les aidants mis en place par le gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire, elle a appris que ses démarches n’aboutiraient jamais. « On m’a clairement annoncé que Jérôme n’aurait jamais de place ailleurs, puisque l’on privilégie les personnes qui n’ont pas encore été placées », se désole Sophie, qui fait l’aller-retour depuis des années pour aller chercher son frère à chaque fois qu’il y a des vacances.
C’est ainsi que samedi dernier, après avoir une fois de plus été chercher Jérôme à Taulé pour le ramener chez elle, elle s’est dit qu’elle ne pouvait plus supporter cette situation et elle a fait une publication sur Facebook pour proposer un échange de place en foyer.
En l’espace de quatre jours, le post a été partagé par près de 60 000 personnes, ce qui a surpris et touché la quinquagénaire. Certaines de ces personnes ont commenté : « C’est honteux et choquant cette situation. Courage à vous », « L’éternel problème de manque de places en foyers pour adultes ! J’espère de tout cœur que Jérôme aura satisfaction ! » ou encore « C’est un vrai problème. Il n y a pas de place car pas assez de foyers de vie. Nous connaissons le problème, bonne chance à vous. »
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