Trump affirme avoir payé des millions aux impôts et annonce la possible publication à venir de ses états financiers

Par Tom Ozimek
29 septembre 2020 01:56 Mis à jour: 29 septembre 2020 14:28

Le président américain Donald Trump a déclaré lundi qu’il payait des millions de dollars d’impôts, mais qu’il avait droit à des amortissements et des crédits d’impôt, ajoutant qu’il était « extrêmement sous-endetté » (non endetté) et suggérant qu’il pourrait publier des états financiers qui montreraient tous ses actifs et ses dettes.

Donald Trump a répondu à un article du New York Times qui prétend avoir un aperçu des déclarations d’impôts du président, qu’il s’est battu pour garder privées et que le journal aurait obtenu « illégalement ». M. Trump a affirmé que la dérobade et la publication de l’article ont été réalisées avec « uniquement de mauvaises intentions ».

L’article indique que M. Trump a payé 750 dollars d’impôts fédéraux en 2016 et 2017, après avoir déclaré pendant des années de lourdes pertes de ses entreprises commerciales. Les données sur les déclarations d’impôts que le New York Times a obtenues s’étendraient sur plusieurs décennies, mais n’incluent pas les déclarations personnelles du président pour 2018 et 2019.

« J’ai payé plusieurs millions de dollars en impôts mais j’ai eu droit, comme tout le monde, à des amortissements et des crédits d’impôt », a écrit M. Trump sur Twitter. « Je suis extrêmement sous-endetté – j’ai très peu de dettes par rapport à la valeur de mes actifs. »

Les commentaires de M. Trump font écho à la réponse d’un avocat de la Trump Organization, Alan Garten, face à l’article du New York Times. L’avocat a déclaré au journal que « la plupart, sinon toutes » les informations concernant les déclarations d’impôts semblent être inexactes, ajoutant que M. Trump a payé « des millions de dollars en impôts personnels depuis l’annonce de sa candidature en 2015 », alors qu’au cours des dix dernières années, il a payé « des dizaines de millions de dollars en impôts personnels au gouvernement fédéral ».

Dans sa déclaration, M. Trump a également indiqué qu’il pourrait publier ses états financiers du moment où il a annoncé sa candidature jusqu’à aujourd’hui, les qualifiant de « très IMPRESSIONNANTS ». Cette description s’alignant avec les nombreux commentaires qu’il a faits sur l’immensité de sa richesse. Bien que le patrimoine net de M. Trump ne soit pas une question obligatoire à révéler au public, Forbes l’a récemment estimée à 2,5 milliards de dollars.

« Je suis le seul président à avoir renoncé au salaire présidentiel de 400 000 dollars par année ! » M. Trump a-t-il également écrit dans la déclaration, laissant entendre que seule une personne disposant d’une richesse considérable serait encline à une telle générosité.

La déclaration de M. Trump conteste l’affirmation du New York Times selon laquelle les déclarations d’impôts « dépeignent un homme d’affaires qui encaisse des centaines de millions de dollars par an tout en accumulant des pertes chroniques qu’il emploie de manière agressive pour éviter de payer des impôts », et que le président « a plus de succès à jouer un magnat des affaires qu’à en être un dans la vie réelle ».

Le président a déclaré aux journalistes lors d’une réunion d’information dimanche qu’il ne pouvait pas divulguer ses états financiers parce qu’il était contrôlé par l’Internal Revenue Service (IRS), l’agence fédérale des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu.

« Il est en cours d’audit. Ils sont sous audit depuis longtemps », a-t-il déclaré. « L’IRS ne me traite pas bien. »

M. Trump a ajouté : « Quand ils ne seront plus [sous audit], je serai fier de leur montrer. »

Le président a également déclaré qu’il a payé un montant considérable d’impôts au fil des ans. « Tout d’abord, j’ai payé beaucoup », a-t-il dit. « J’ai aussi payé beaucoup d’impôts sur le revenu de l’État. L’État de New York fait payer beaucoup d’impôts. »

Les agences de presse et divers responsables démocrates au niveau de l’État et de la fédération ont essayé d’obtenir les déclarations d’impôts de M. Trump au cours des quatre dernières années.

Parmi eux se trouve le procureur du comté de New York, Cyrus Vance Jr, qui a suggéré la semaine dernière que Trump et ses entreprises fassent l’objet d’une enquête pour fraude fiscale. Dans une requête au tribunal, l’équipe de M. Vance a fait valoir que « même si un grand jury devait évaluer seulement ces allégations publiques, ces éléments, pris ensemble, justifient pleinement le recours à un grand jury dans cette affaire ».

La Cour suprême a précédemment estimé que M. Trump n’était pas absolument à l’abri contre des procédures pénales de l’État, ce qui lui donne ainsi la possibilité de défier les citations à comparaître de M. Vance pour d’autres motifs.

Les démocrates de la Chambre des représentants intentent également un procès en justice contre le président pour obtenir ses déclarations d’impôts. Le président de la commission des voies et moyens de la Chambre, Richard Neal (Parti démocrate, Massachussetts), qui avait tenté sans succès d’obtenir les dossiers fiscaux de M. Trump, a déclaré que l’article du Times rend encore plus indispensable l’obtention de ces documents par sa commission.

« Maintenant, Donald Trump est le patron de l’agence qu’il considère comme un adversaire. Il est essentiel que le programme d’audit présidentiel de l’IRS reste libre de toute interférence », a écrit M. Neal.

Le New York Times a déclaré qu’il avait obtenu l’équivalent des deux dernières décennies de déclarations d’impôts de D. Trump auprès de sources qui, selon lui, avaient un accès légal aux documents. Le journal a refusé de fournir les documents à la Trump Organization. Le journal a publié l’histoire peu avant le premier débat présidentiel crucial entre la Trump Organization et le candidat démocrate à la présidence Joe Biden.

L’intérêt porté aux déclarations d’impôts du président s’est concentré sur le fait que les documents pourraient révéler un lien avec la Russie. Le quotidien new-yorkais n’a trouvé aucun lien de ce type et a choisi de ne pas mentionner la récente révélation selon laquelle le fils de Joe Biden, Hunter Biden, a reçu un télégramme de 3,5 millions de dollars en 2014 de la part d’un milliardaire russe.

Un reportage explosif similaire est paru peu avant le deuxième débat présidentiel de Trump contre Hillary Clinton en octobre 2016. L’extrait d’une conversation se déroulant en 2005, surnommé l’« Access Hollywood tape », semblait avoir anéanti la campagne de Trump. Cependant, le jour de l’élection, M. Trump a pris les devants et s’est assuré une victoire surprise.

La secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, a déclaré lundi à Fox News que les démocrates rejouent « le même scénario qu’ils ont essayé en 2016 – le même scénario que le peuple américain a rejeté, et il le fera à nouveau ».

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