Le Président américain Donald Trump s’est invité dans la campagne électorale qui démarre tout juste au Royaume-Uni en critiquant l’accord de sortie de l’UE négocié par Boris Johnson, qu’il souhaiterait voir s’allier avec les partisans d’un Brexit dur.
Sur les ondes de la radio britannique LBC, Donald Trump a jugé que l’accord négocié par le Premier ministre britannique, ne permettait pas de conclure « d’accord commercial avec le Royaume-Uni ».
Le président américain, qui a à plusieurs reprises promis un « accord magnifique » à Londres après le Brexit, sait que « Boris veut être très attentif à cela » (la perspective d’un accord commercial), jugeant qu’il serait « ridicule » que les Etats-Unis se retrouvent d’une certaine manière écartés.
Interviewé au téléphone par l’europhobe Nigel Farage, Donald Trump a plaidé pour une alliance entre le Premier ministre britannique et le chef du parti du Brexit. « J’aimerais vous voir vous mettre ensemble », a insisté M. Trump, « je pense que ce serait formidable ».
Le chef du parti travailliste, principal parti d’opposition britannique, Jeremy Corbyn, a accusé Donald Trump « d’essayer d’interférer dans les élections britanniques en faisant élire son ami Boris Johnson », dans un message sur Twitter.
Le président américain a assuré ne pas connaître le leader travailliste, sûrement « un homme charmant », mais qui serait « tellement mauvais pour le pays ».
Des élections anticipées le 12 décembre
En lançant sa campagne jeudi pour les législatives anticipées du 12 décembre, Boris Johnson a rendu responsable Jeremy Corbyn de son échec à réaliser le Brexit, le jour même ou le Royaume-Uni aurait dû quitter l’Union européenne.
Arrivé au pouvoir en juillet en promettant le Brexit « coûte que coûte » au 31 octobre, Boris Johnson avait juré qu’il préférerait être « mort au fond d’un fossé » plutôt que demander un nouveau report. Mais il a dû entre temps demander un délai jusqu’au 31 janvier, son accord de divorce négocié avec Bruxelles n’ayant pas passé l’épreuve du Parlement.
« Malgré l’excellent nouvel accord que j’ai conclu avec l’UE, Jeremy Corbyn s’est opposé à ce que cela puisse arriver, préférant plus d’indécision, plus de report et plus d’incertitude pour les familles et les entreprises », a dénoncé le chef de gouvernement conservateur.
Pour sortir de l’impasse du Brexit, qui paralyse le Royaume-Uni depuis le référendum de juin 2016 qui l’a voté à 52%, le Parlement s’est résolu mardi à convoquer des élections anticipées le 12 décembre.
Lançant sa campagne à Londres, Jeremy Corbyn a balayé les accusations d’entraves lancées par le dirigeant conservateur: « Il a dit qu’il préférait être mort dans un fossé que de reporter (…), mais il a échoué et son échec relève de sa seule responsabilité. »
Le travailliste s’est engagé à résoudre le casse-tête du Brexit « en six mois », en négociant « immédiatement » un nouvel accord de divorce « raisonnable » avec Bruxelles, avant de le soumettre à un référendum qui proposerait comme alternative le maintien dans l’UE.
Jeremy Corbyn se positionne en défenseur du peuple
« Le gouvernement travailliste mettra à exécution ce que le peuple décidera », a promis M. Corbyn, refusant toujours de lever le voile sur sa préférence. Mais Jeremy Corbyn s’est surtout positionné en défenseur du peuple face aux « élites », après des années d’austérité conservatrice, privilégiant des thèmes de politique intérieure comme la santé, la protection sociale ou l’éducation.
Dans son viseur, les « fraudeurs fiscaux », les « propriétaires peu scrupuleux », les « mauvais patrons » et les « grands pollueurs ». Il s’est engagé à éradiquer la pauvreté, rendre le logement abordable, supprimer les frais d’inscription universitaires, nationaliser les services publics ou initier une « révolution industrielle verte ».
Le patronat britannique a récemment évalué à 196 milliards de livres (227 milliards d’euros) le coût des nationalisations prévues par le Labour, qui l’a aussitôt accusé de propager une « fausse information ».
Boris Johnson avait estimé mercredi que le programme des travaillistes engendrerait une « catastrophe économique », promettant lui-même d’investir « massivement » dans les services publics.
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