Trump devrait être acquitté mercredi à son procès en destitution

Par Epoch Times avec AFP
1 février 2020 05:49 Mis à jour: 1 février 2020 11:46

Le président américain Donald Trump devrait remporter dès mercredi une retentissante victoire avec son acquittement au Sénat, qui viendra conclure un procès en destitution très politique, en pleine année électorale.

Le vote sur les chefs d’accusation qui pèsent sur le locataire de la Maison Blanche interviendra mercredi à 16H00 (21H00 GMT), a précisé vendredi le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell.

Cette procédure de destitution « a été partisane depuis le premier jour », a commenté sur Twitter le républicain Lindsey Graham, un proche du président. « Finalement, le plus tôt ce procès est terminé, meilleur c’est pour le peuple américain ».

Ce troisième procès d’un président de l’histoire américaine, le premier sans témoin entendu au Sénat, aura à son terme duré environ trois semaines.

Les sénateurs, pourront prendre la parole (10 minutes chacun)

Lundi, les sénateurs se retrouveront à 11H00 (16H00 GMT) pour entendre les derniers arguments de l’accusation et de la défense. Chaque camp disposera de deux heures. Puis les sénateurs, qui ont pour le moment dû rester silencieux depuis le début du procès, pourront prendre la parole pendant 10 minutes chacun pour exprimer leur opinion.

Mercredi, ils devront se prononcer sur les deux chefs d’accusation retenus contre Donald Trump: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès. La Constitution imposant une majorité des deux tiers (67 voix) pour déclarer un président coupable, il a toutes les chances d’être acquitté.

Lancé à pleine vapeur dans sa campagne de réélection, le milliardaire républicain est pressé d’en finir. Ses proches avaient fait savoir qu’il espérait être blanchi avant de prononcer son traditionnel discours sur l’état de l’Union, mardi soir devant le Congrès.

Au nom de « l’équité » et pour marquer les esprits à moins de 300 jours de la présidentielle, les démocrates avaient réclamé l’audition de plusieurs proches du président, dont les témoignages avaient été bloqués par la Maison Blanche lors de l’enquête parlementaire.

« On n’a pas besoin de preuves supplémentaires »

La sénatrice républicaine modérée Lisa Murkowski a voté avec la majorité. « Je ne crois pas que continuer changera quoi que ce soit », a-t-elle déclaré dans un communiqué amer, critiquant « la nature partisane » des débats.

La veille au soir, son collègue Lamar Alexander avait pris la même décision. « On n’a pas besoin de preuves supplémentaires pour établir ce qui a déjà été prouvé, mais qui n’est pas passible de destitution au regard de la Constitution », a-t-il justifié.

Au final, seuls Susan Collins et Mitt Romney ont voté avec les 47 élus du camp démocrate.

Pour la dirigeante démocrate du Congrès, Nancy Pelosi. « Il ne peut y avoir d’acquittement sans procès, et il n’y a pas de procès sans témoin, document ou preuve », a-t-elle estimé.

-Le sénateur Dick Durbin prend la parole lors d’une conférence de presse avec le chef de la minorité du Sénat Chuck Schumer et le sénateur Mazie Hiron. Le procès entrera dans la deuxième journée de la phase de questions où les sénateurs auront la possibilité de soumettre des questions écrites aux directeurs de la Chambre et à l’équipe de défense du président Trump. Photo de Samuel Corum / Getty Images.

Accusation strictement suivi de lignes partisanes

Forts de leur majorité à la Chambre des représentants, les démocrates ont mis en accusation Donald Trump lors d’un vote dit d’« impeachment » le 18 décembre qui avait quasi strictement suivi les lignes partisanes.

L’enquête s’est déroulée dans un climat acrimonieux et a donné lieu à des échanges très tendus entre les représentants républicains et démocrates.

Le cadre du procès au Sénat, beaucoup plus strict et formel, a feutré les débats sans empêcher l’émergence de deux discours aux antipodes.

Il est légitimement de « poser des questions » sur Joe Biden

Les procureurs démocrates ont reproché à Donald Trump d’avoir demandé à l’Ukraine d’enquêter sur Joe Biden, son adversaire potentiel lors du scrutin du 3 novembre, et d’avoir au même moment gelé une aide militaire cruciale pour ce pays.

Donald Trump s’inquiétait de la corruption en Ukraine et pouvait légitimement « poser des questions » sur Joe Biden et les affaires de son fils Hunter dans ce pays, ont rétorqué ses avocats.

Quand bien même il aurait commis ce qui lui est reproché, cela n’est pas assez grave pour justifier sa destitution, ont-ils encore avancé, en implorant les sénateurs de « laisser les électeurs décider ». 

 

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