Donald Trump signe des décrets pour relancer l’industrie du charbon « abandonnée »

Le président des États-Unis publie des mesures exécutives visant à relancer le pilier industriel du 19e siècle afin d'alimenter l'économie du 21e siècle

Par John Haughey
9 avril 2025 20:36 Mis à jour: 11 avril 2025 13:06

Le président Donald Trump a tenu sa promesse de relancer l’industrie minière nationale, en déclin et pesant 28 milliards de dollars, en signant cette semaine quatre décrets destinés à maintenir en activité les centrales électriques au charbon et à encourager l’exploitation minière afin de répondre à la demande croissante d’électricité.

« C’est un jour très important pour moi parce que nous ramenons une industrie qui a été abandonnée malgré le fait qu’elle était à peu près la meilleure, certainement la meilleure, en termes d’énergie, de puissance réelle », a déclaré M. Trump à la Maison-Blanche avant de signer quatre mesures exécutives mardi, sur une scène partagée avec plusieurs mineurs de charbon casqués.

Si l’on inclut les quatre directives de mardi relatives au charbon, M. Trump a désormais publié 115 mesures exécutives depuis son entrée en fonction le 20 janvier. Environ deux douzaines d’entre elles sont liées à l’énergie, mettant en œuvre son objectif d’utiliser les combustibles fossiles abondants du pays – pétrole, gaz naturel, charbon – pour produire une énergie abordable tout en exportant du gaz naturel liquéfié afin de réduire la dette fédérale de 37.000 milliards de dollars.

Ces mesures ont permis d’éliminer plus de 200 règles, règlements et décrets pris sous l’administration Biden. Elles ont permis l’adoption des quatre décrets relatifs au charbon publiés mardi, qui accordent un allègement réglementaire à 47 entreprises exploitant 66 centrales électriques, « les rendant disponibles pour la production de charbon dans un avenir presque immédiat », a déclaré M. Trump.

« Nous réduisons considérablement les réglementations inutiles qui empêchaient l’exploitation de ce magnifique charbon propre », a déclaré le président. « Nous allons accélérer l’octroi de baux pour l’exploitation du charbon sur les terres fédérales […] et nous allons rationaliser les procédures d’autorisation. Nous mettrons fin au parti pris du gouvernement contre le charbon. »

Après avoir salué personnellement neuf sénateurs et une douzaine de représentants de la Chambre des représentants – tous républicains, la plupart issus des États producteurs d’énergie des Rocheuses -, M. Trump a déclaré qu’il autoriserait le recours à la loi sur la production de défense (Defense Production Act) dans le cadre de sa déclaration d’urgence nationale sur l’énergie « pour stimuler l’extraction du charbon en Amérique ».

Le président américain s’est également engagé à ce que son administration « fasse quelque chose de très différent. C’est l’idée que j’ai eue un quart d’heure avant d’arriver ici. Nous allons garantir que l’activité ne sera pas interrompue par les hauts et les bas du monde politique » en « rendant infernale » l’annulation des autorisations d’exploitation du charbon.

En vertu de ces décrets, le charbon est défini comme un « minéral » et non comme un « combustible fossile non renouvelable ». Cette désignation permet au charbon de bénéficier des avantages d’un minéral en vertu d’un décret du mois de mars visant à augmenter la production minérale américaine.

Les décrets ordonnent aux agences fédérales d’identifier les ressources en charbon sur les terres fédérales, de lever les obstacles à l’exploitation du charbon et de donner la priorité à la location des terres concernées. Le secrétaire d’État à l’intérieur, Doug Burgum, doit ainsi « reconnaître la fin » du moratoire de 2008 décrété par le président Obama, qui avait interrompu la location des terres fédérales pour le charbon.

Selon le Bureau américain de gestion des terres, il existe actuellement 279 baux d’exploitation de charbon couvrant près de 1700 km2 de terres publiques fédérales. Au 1er janvier 2024, l’administration américaine de l’information sur l’énergie (Energy Information Administration) estimait les réserves de charbon récupérables aux États-Unis à environ 250 milliards de tonnes courtes, dont environ 58 % de charbon exploitable sous terre.

Les décrets ordonnent à toutes les agences fédérales de « mettre fin à toutes les politiques discriminatoires à l’encontre de l’industrie du charbon » et de promouvoir la fiabilité du réseau en veillant à ce que les politiques de réseau ne soient pas fondées sur des politiques progressistes qui « discriminent les sources d’énergie sûres, comme le charbon et les autres combustibles fossiles ».

En vertu de ces ordonnances, le ministère de la Justice est chargé de « poursuivre vigoureusement et d’enquêter » sur les politiques des États contre les combustibles fossiles qui sont considérées comme illégales ou inconstitutionnelles, tandis que les agences fédérales doivent promouvoir le charbon et accélérer le développement des technologies du charbon.

Selon le rapport sur l’état des marchés pour 2024 de la Commission fédérale de régulation de l’énergie, la production supplémentaire la plus importante sur le réseau en 2024 était éolienne et solaire. « La production solaire à des fins de distributionen réseau a augmenté de 32 % et la production éolienne a augmenté de 7,7 % dans les 48 États contigus par rapport à 2023 », indique le rapport.

La production d’électricité à partir de charbon a diminué de plus de 2 % en 2024, poursuivant ainsi un déclin qui dure depuis des décennies. Selon le rapport, le charbon a généré 50 % de l’électricité du pays en 2005, mais seulement 14 % en 2024.

Un mineur de charbon passe devant un équipement minier à la mine de charbon de Sufco, à 48 km à l’est de Salina, dans l’Utah, le 28 mai 2014. (George Frey/Getty Images)

Arrêt des retraites du charbon

En mars 2024, l’industrie minière du charbon aux États-Unis employait plus de 33.000 personnes, soit un peu plus de la moitié de ce qu’elle était en juin 2022, selon le Bureau américain des statistiques du travail qui, par comparaison, note que l’énergie solaire employait près de 280.000 personnes.

Alors qu’aucune nouvelle centrale au charbon n’a été mise en service depuis 2013, ces mises à la retraite se sont accélérées dans le cadre des règles « Clean Power Plant 2.0 » et « Greenhouse Gas » (GHG) de l’administration Biden, qui exigeaient qu’elles réduisent leurs émissions de 90 % ou qu’elles soient fermées.

En raison des réglementations sur les émissions et, tout simplement de leur âge, l’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué fin 2024 que 173 des 390 centrales au charbon réparties dans 33 États allaient fermer d’ici à 2030. L’âge moyen des centrales restantes est de 53 ans et 118 d’entre elles ont au moins 40 ans.

En mars, l’administrateur de l’EPA (Agence de protection de l’environnement des États-Unis), Lee Zeldin, a annoncé qu’il réexaminait les deux « règles relatives aux centrales électriques » dans le cadre de la déclaration d’urgence énergétique du président Trump, avec l’intention implicite de les maintenir en activité.

De nombreuses entreprises de services publics cherchaient déjà des moyens de maintenir en activité les centrales au charbon.

Michelle Bloodworth, PDG d’America’s Power, a expliqué aux commissaires des services publics des États et des régions, lors d’un sommet politique organisé en février à Washington, que depuis 2022, les services publics de 19 États ont retardé la mise à l’arrêt prévue d’une cinquantaine de centrales au charbon en raison de l’engorgement des files d’attente d’interconnexion pour les raccordements au gaz naturel et de l’augmentation de la demande d’électricité.

En octobre 2024, Wolverine Fuels a rouvert la mine de Fossil Rock dans l’Utah, fermée depuis 23 ans. Même si aucune autorisation d’ouvrir de nouvelles mines de charbon ou de construire de nouvelles centrales électriques au charbon n’a été délivrée, les compagnies d’électricité envisagent de prolonger leurs contrats avec les fournisseurs de charbon.

Les agences fédérales ont commencé à mettre en œuvre les directives du président Trump avant même les décrets de mardi, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine ayant identifié, fin février, 688 projets énergétiques susceptibles de faire l’objet d’un examen réglementaire dans le cadre du « rocket-docket » – un tribunal qui se distingue par la rapidité avec laquelle il traite les affaires et les controverses dont il est saisi.

Parmi ces projets figurent des permis relatifs à quatre mines de charbon : deux en Pennsylvanie, une en Virginie-Occidentale et une en Alabama.

Le Bureau de gestion des terres a récemment approuvé la dérogation aux « normes de suie » accordée à une mine de charbon du sud-est du Montana afin de lui permettre d’étendre ses activités. Le 2 avril, le Bureau a accepté de considérer la mine Freedom dans le Dakota du Nord – la plus grande mine de charbon de lignite du pays – pour étendre son permis d’exploitation de 2031 à 2045.

« Sous notre direction, le ministère de l’Intérieur a déjà approuvé l’extension de la mine de Spring Creek dans le Montana, ce qui a permis de soutenir 280 emplois dans les mines de charbon et de débloquer plus de 40 millions de tonnes de charbon », a déclaré M. Trump. « Et il y en a encore à venir dans les États du Wyoming, de l’Alabama, de l’Utah, du Dakota du Nord et bien d’autres, [y compris] la Virginie-Occidentale. »

Les dirigeants des États producteurs de charbon ont célébré le programme énergétique de M. Trump.

« La politique du président Trump visant à étendre l’utilisation du charbon et à exploiter nos ressources en gaz naturel va alimenter un boom économique qui durera longtemps », a déclaré à Epoch Times le gouverneur de la Virginie-Occidentale, Patrick Morrisey. « Nous avons une chance de monter en flèche et de nous en servir pour concurrencer plus efficacement les Chinois. »

Un travailleur de l’industrie du charbon présent à l’événement a remercié le président américain d’avoir signé le décret.

« Pendant trop longtemps, nous avons été considérés comme des vilains, et vous savez, nous sommes tous des membres de la famille », a déclaré à Epoch Times Anthony Sable, contremaître adjoint de la mine de charbon Harvey de Core Natural Resources.

« Et avoir un président qui reconnaît votre valeur en tant que personne et ce que vous faites, et ce que cela signifie non seulement pour l’économie locale, mais aussi pour la nation et la sécurité nationale, et aider à inaugurer l’âge d’or de l’Amérique, c’est vraiment une expérience extracorporelle. »

Travis Gillmore a contribué à la rédaction de cet article.

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