Donald Trump a réussi mercredi son pari de revenir à la Maison-Blanche, une victoire sans appel, qui provoque une onde de choc aux États-Unis et à travers le monde.
À 10h44 GMT, il cumulait un total de 276 grands électeurs contre 219 pour sa rivale démocrate Kamala Harris, au-delà donc du seuil de 270 requis pour remporter ce scrutin au suffrage indirect. Le come-back du républicain est d’autant plus extraordinaire que sa troisième campagne a été marquée par deux tentatives d’assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal.
Comme en 2016, sa victoire a été nette et rapide, l’ancien président raflant les deux États disputés de Caroline du Nord et de Géorgie en une poignée d’heures, avant que la Pennsylvanie ne lui serve de tremplin, et que le Wisconsin ne vienne enterrer les derniers espoirs de la vice-présidente.
Les félicitations internationales
Avant même que cette issue ne soit officielle, le républicain a reçu une pluie de félicitations de responsables étrangers, d’Emmanuel Macron à Volodymyr Zelensky.
Félicitations Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 6, 2024
Le Kremlin a indiqué mercredi que le président russe Vladimir Poutine ne prévoyait pas de féliciter Donald Trump, précisant que ce dernier serait jugé sur ses « actes ». Le Premier ministre français, Michel Barnier, a mis en garde les Européens « contre le chacun pour soi », face à un Donald Trump qui a promis un virage protectionniste et qui privilégie les confrontations bilatérales aux enceintes multilatérales.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui lancé un appel à une poursuite de la coopération entre les deux pays, qui sont « plus forts ensemble ».
The EU must now stand particularly close – and act united. As Chancellor, I am working towards this goal, jointly with @EmmanuelMacron. We are coordinating closely with the heads of state and government of the EU – tomorrow in Budapest, and in the coming weeks. (2/3)
— Bundeskanzler Olaf Scholz (@Bundeskanzler) November 6, 2024
L’ancien homme d’affaires devient le deuxième président américain de l’histoire à remporter deux mandats non-consécutifs, après Grover Cleveland, qui a dirigé le pays entre 1885 et 1889, puis entre 1893 et 1897. Les marchés ont accueilli favorablement la nouvelle, avec des gains très prononcés du dollar et une ouverture nettement dans le vert prévue à Wall Street.
Après avoir quitté la Maison-Blanche dans le chaos, le tribun républicain est parvenu, comme en 2016, à convaincre les Américains qu’il comprenait leurs difficultés du quotidien mieux que personne. Ou mieux, en tout cas, que Kamala Harris qui a mené une campagne éclair après le retrait spectaculaire de Joe Biden.
« Unité »
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche plonge des millions d’Américains à casquettes rouges dans l’euphorie et autant d’autres dans l’effroi, traumatisés par sa rhétorique de plus en plus amère. Dans son discours de victoire, Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, a lancé un appel à l’« unité », exhortant les Américains à mettre « les divisions des quatre dernières années derrière nous ».
Durant sa campagne, il a assailli sa rivale d’injures et accusé les migrants d’« empoisonner le sang du pays ». À quoi ressemblera une présidence Trump 2.0 ? Le milliardaire a proposé la « plus grande opération » jamais vue d’expulsion de migrants, dès le premier jour.
Très critique des milliards de dollars débloqués pour la guerre en Ukraine, il a promis de régler ce conflit avant même de prêter serment – une perspective qui donne des sueurs froides à Kiev.
La guerre au Proche-Orient sera elle aussi résolue, assure le magnat de l’immobilier, sans là non plus expliquer comment. Climatosceptique notoire, le républicain s’est engagé à claquer de nouveau la porte de l’Accord de Paris et à forer du pétrole « à tout va ».
Sur l’économie, Donald Trump veut « voler les emplois d’autres pays » à coups de baisses d’impôts et de taxes douanières. Il reste bien plus flou quand il s’agit du droit à l’avortement, considérablement fragilisé par des juges à la Cour suprême qu’il se targue d’avoir nommés. Mais sur ce dossier comme bien d’autres, le caractère imprévisible du tempétueux septuagénaire alimente toutes les spéculations.
Le plus vieux président des États-Unis à prêter serment
Les démocrates s’inquiètent de ses menaces grandissantes à l’encontre d’un « ennemi de l’intérieur » et de sa soif de revanche. Le nouveau président pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris dans la nuit aux démocrates. Et son triomphe sera complet si son parti conserve la Chambre des représentants.
Peu de détails ont filtré sur le casting de la future administration Trump. À une exception notable : l’ancien président a déclaré qu’il confierait la responsabilité d’un large audit de l’État américain au milliardaire Elon Musk, qui a dépensé plus de 110 millions de dollars de sa fortune pour la campagne du républicain.
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