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« Tschüss Lauda », l’Autriche dit adieu à son héros

mai 29, 2019 15:23, Last Updated: juillet 13, 2019 12:27
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Des casquettes rouges, des vestes de paddock: le monde de la F1 et des milliers d’admirateurs de Niki Lauda ont commencé mercredi à faire leurs adieux au triple champion du monde autrichien décédé le 20 mai à 70 ans, lors d’un hommage public en la cathédrale Saint-Etienne de Vienne.

Le pilote britannique Lewis Hamilton et l’ensemble de l’écurie Mercedes, dont Lauda était vice-président non exécutif, comptent parmi les nombreuses personnalités attendues à la mi-journée pour les obsèques. Avant la messe de requiem, prévue en milieu de journée en présence de 300 invités d’honneurs, la cathédrale a ouvert ses portes au grand public, à l’attention de tous ceux souhaitant lui rendre un dernier hommage.

Vers 08h00 locales (06h00 GMT), le cercueil a été déposé dans le chœur du vaste édifice gothique après une arrivée dans le centre de Vienne sous l’escorte d’honneur de motards de la police, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le casque rouge de Lauda, siglé de son nom, a été déposé sur le cercueil, dans lequel il repose en combinaison de pilote, selon l’évêché.

Sous une pluie battante, plusieurs milliers de personnes ont fait la queue pour se recueillir quelques instants auprès du cercueil de l’homme à l’éternelle casquette rouge. Roland, 41 ans, a salué « un exemple pour l’Autriche » car le triple champion du monde, malgré les séquelles de son dramatique accident de 1976 sur les circuits, « ne se plaignait jamais ».

« Je l’ai croisé plusieurs fois dans le centre de Vienne. Il était toujours amical. C’est normal de lui rendre un dernier hommage. On le disait avare mais je sais que, sans l’ébruiter, il a fait beaucoup de dons », a confié Suzanne Scheffler, une retraitée. « Un très grand cœur », a également salué le curé de la cathédrale Toni Faber.

Imre Varga, 63 ans, a tenu à faire le déplacement de Hongrie pour saluer celui qu’il « adorait comme un dieu »: « à l’époque du Rideau de fer, il a toujours été un modèle pour nous. Dans l’ouest de la Hongrie, nous avions la chance de recevoir la télévision autrichienne et on le voyait comme quelqu’un d’inaccessible, on l’adorait ».

« Tschüss (au revoir) Lauda », lance une anonyme, après s’être recueillie près du cercueil. Au cours de la cérémonie doivent être joués les morceaux « Amazing Grace », « Fast Car » de Tracy Chapman, « Imagine » de John Lennon et « Hero » de Family of the Year, selon le curé. Parmi les orateurs chargés de prononcer un éloge funèbre figurent le président de la République, Alexander Van der Bellen, les anciens pilotes français Alain Prost et autrichien Gerhard Berger, ainsi que l’acteur hollywoodien d’origine autrichienne Arnold Schwarzenegger.

L’enterrement proprement dit de l’ancien champion autrichien, figure mythique de la Formule 1 et héros national, se déroulera dans l’intimité familiale dans un lieu tenu secret, ont annoncé ses proches. Déjà père de deux grands enfants nés d’un premier mariage, Niki Lauda avait eu en 2009 deux jumeaux avec sa deuxième épouse, Birgit Wetzinger.

La ville de Vienne avait proposé que le pilote, qui avait échappé de peu à un grave accident sur le circuit du Nürburgring en 1976, soit enterré dans le carré d’honneur du Cimetière central de la capitale, où reposent aussi Franz Schubert et Johann Strauss. Niki Lauda est décédé le 20 mai à l’hôpital universitaire de Zurich (Suisse), neuf mois après avoir subi à Vienne une transplantation pulmonaire dont il ne s’était que difficilement remis.

Cette disparition a suscité une avalanche d’hommages dans le milieu de la F1, où Lauda avait continué d’évoluer jusqu’à son opération. L’organisme de l’ancien pilote avait été affaibli par l’inhalation de gaz toxiques lors de son accident de 1976 sur le circuit allemand du Nürburgring, où il était resté prisonnier de son cockpit en feu avant d’être secouru par des concurrents. Ces images avaient fait le tour du monde et contribué à forger sa légende.

Déjà champion du monde 1975, l’Autrichien avait repris le volant six semaines après le drame et remporté encore deux titres mondiaux en 1977 et en 1984. Niki Lauda avait par ailleurs fondé plusieurs sociétés aériennes et était à sa mort codirigeant de la compagnie Lauda, qu’il avait vendue l’an dernier à l’irlandais Ryanair.

D.C avec AFP

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