« Tu tues tout le village en une seule nuit » : six hommes jugés, accusés d’avoir préparé des actions terroristes à Brest

Par Epoch Times avec AFP
22 mars 2025 09:35 Mis à jour: 22 mars 2025 10:20

Six hommes, dont un était âgé de 16 ans au moment des faits, doivent comparaître à partir de lundi devant la cour d’assises des mineurs spéciale de Paris, accusés d’avoir préparé des actions violentes inspirées de celles du groupe État islamique (EI) dans une boucherie halal de Brest.

Les six hommes, âgés désormais de 21 à 39 ans, sont jugés pendant trois semaines pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Un huis clos pourrait être demandé en raison de la présence d’un accusé mineur au moment des faits, aujourd’hui âgé de 21 ans, au procès.

Wahid B. condamné pour apologie du terrorisme

L’enquête a débuté en septembre 2019 autour de la situation de Mohamad D., un Palestinien né en 1985 en Syrie à Homs. Arrivé en France fin 2015 comme réfugié – il a perdu ce statut depuis – il se rendait régulièrement en 2019 dans la boucherie « Chez Wahid », en périphérie de Brest.

Or, Wahid B. n’était pas un inconnu des services de police. Il avait été condamné cette année-là pour apologie du terrorisme pour avoir mimé un tir à l’arme automatique au passage d’une patrouille de police après les attentats du 13 novembre 2015.

Son commerce était soupçonné d’accueillir des réunions « de la mouvance islamiste radicale » locale. Fort de ces soupçons, le Parquet national antiterroriste (Pnat) saisit la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui se met à surveiller la boucherie et note le nom des habitués.

L’établissement a été sonorisé en novembre 2019, permettant aux enquêteurs de déclencher une vague d’interpellations en janvier 2020 visant sept hommes dont Mohamad D. et Wahid B. À l’issue de trois ans et demi d’instruction, six de ces sept hommes ont été renvoyés devant la cour d’assises, la septième personne bénéficiant d’un non-lieu.

Plusieurs cibles pour des actions violentes

Selon l’accusation, les six hommes sont soupçonnés d’avoir envisagé plusieurs cibles pour des actions violentes : la base navale de Brest, les célébrations du Nouvel an chinois en France, une synagogue, des matches de foot…

Dans une sonorisation du 9 décembre 2019, Mohamad D. dit ainsi à Wahid B. : « il nous faut un peu d’entraînement, il nous faut des armes, et il faut apprendre certaines choses (…). On peut y aller pas trop loin, par exemple on va voir les campagnes. »

« On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c’est facile (…). Il faut avoir l’audace, et que tu aies tout prévu », ajoute-t-il.

Parmi les autres projets attribués aux six hommes par les enquêteurs, l’infiltration de l’armée française – « tu les allumes tous », suggère celui qui était alors mineur – ou le ralliement de combattants en Syrie ou au Mali.

« Des paroles en l’air » ?

Face aux enquêteurs, Mohamad D. a expliqué que les propos échangés avec ses co-accusés dans la boucherie étaient en réalité juste « des paroles en l’air » sorties de leur contexte. Un autre accusé a parlé de « bla-bla » sans conséquences.

Interrogé sur son passé en Syrie, Mohamad D. a d’abord indiqué que la fiche d’enrôlement retrouvée à son nom au sein de l’EI pouvait être une homonymie avant de soutenir qu’il avait dû remplir cette fiche dans le seul but de passer la frontière. Au fil des interrogatoires, il a reconnu avoir passé « une période d’essai » au sein de l’EI mais qu’il avait quitté l’organisation après « deux, trois mois ».

Il a assuré n’avoir jamais combattu ni suivi d’entrainement malgré des photos le représentant en tenue militaire et armé.

Concernant celui qui était mineur, et qui envisageait de partir en Syrie, l’accusation a reconnu « sa grande immaturité » et « sa recherche de reconnaissance au sein d’un groupe d’individus plus âgés ». Si cela contribue à expliquer son comportement, cela n’est « pas de nature a l’exonérer de sa responsabilité », a cependant tranché l’accusation.

Le procès est prévu jusqu’au 11 avril.

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