Les obsèques de Philippe Coopman, 22 ans, victime le 16 avril d’une agression mortelle ont débuté mercredi après-midi à Grande-Synthe devant 500 personnes, venues soutenir la famille après ce drame qui a suscité une immense émotion.
La cérémonie a commencé au son de la chanson « Tu vas me manquer », de Gims, à 14h30 en l’église Saint-Jacques, un bâtiment moderne en briques jaunes à l’entrée duquel l’un des deux frères, Kelvyn, a accueilli les personnes présentes.
Le maire socialiste de la commune, Martial Beyaert, a expliqué à l’AFP ne pas être présent pour des raisons de sécurité, après avoir reçu des menaces de mort.
« On est entre la colère, l’incompréhension et la tristesse »
« C’est très compliqué. On est entre la colère, l’incompréhension et la tristesse », a témoigné devant l’église Caroline, voisine de la famille de Philippe Coopman et mère de cinq enfants de 10 à 25 ans. Mais « faut être là, faut se soutenir », ajoute-t-elle, un pot de fleurs blanches à la main.
De nombreux habitants connaissaient le jeune homme, animateur dans les écoles de la ville. « C’était une personne très positive et très sociable. On a du mal à comprendre des gestes pareils », raconte Véronique Declercq, une mère au foyer de 52 ans venue à l’église avec son ado.
La gorge serrée, elle confie avoir « craqué » quand elle a pris connaissance du drame. « Faut pas être humain pour faire des trucs pareils… »
Une centaine de bouquets de fleurs ont été déposées sur les lieux même de l’agression mortelle, un parking à l’arrière d’une supérette, entre des photos grand format de Philippe Coopman, a constaté une correspondante de l’AFP.
« C’est toujours les meilleurs qui partent… », est-il inscrit, avec une écriture d’enfant, sur une feuille de papier accrochée là, accompagnée d’un dessin de coeur rouge au feutre.
Selon sa famille, Philippe Coopman, qui devait bientôt travailler chez Amazon, a été victime d’une méprise et n’était pas la personne visée par ses agresseurs.
« Philippe était un jeune homme serviable, aimant et aimé de tous. Des criminels s’en sont pris à un innocent et l’ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien », avait dénoncé vendredi un de ses amis, Yacine, à l’issue d’une marche blanche ayant réuni 1500 personnes.
Deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire vendredi pour l’«assassinat » du jeune homme, mort des suites de coups violents portés à la tête, les enquêteurs retenant à ce stade une possible préméditation. Un troisième mineur, cousin d’un des deux mis en examen, a été placé en garde à vue lundi. Il avait été victime de violences aggravées durant le week-end.
Le maire avait renouvelé dans la foulée un « appel au calme » et le préfet du Nord renforcé le dispositif de sécurité à Grande-Synthe.
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