Jugé coupable d’avoir éliminé son mentor en banditisme, Charles Ravet, 35 ans, ancien footballeur semi-professionnel en Suisse, a été condamné vendredi à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Lyon.
La cour n’a pas retenu la thèse de coups mortels sans intention de donner la mort, avancée par l’ancien sportif. « Tout s’est passé comme vous l’avez organisé », a expliqué le président de la cour Raphaël Vincent au moment de prononcer le verdict.
Une bagarre qui aurait mal tourné
Lors de son procès, Charles Ravet a reconnu avoir tué Julien Lorini, décrit par l’accusation comme « un des principaux trafiquants de stupéfiants » du milieu lyonnais. Mais l’accusé assure qu’il ne l’a « pas voulu ». « Si je pouvais changer les choses, je le ferais », a-t-il déclaré avant la clôture des débats, s’excusant auprès de la famille.
Au fil de l’audience, il a décrit une bagarre qui aurait mal tourné. Il a aussi reconnu avoir jeté son corps dans le lac Léman, après avoir vainement tenté de l’enterrer dans une forêt proche de la région lyonnaise, « dans la panique ». Il a transporté le cadavre, enveloppé dans un duvet, dans le coffre de sa voiture stationnée deux jours dans un parking souterrain près de Genève, avant d’acheter un canoë. Sur le lac Léman, il a ramé plus d’une heure depuis un canal qu’il connaissait. Le corps n’a jamais été retrouvé.
Un meurtre prémédité pour l’avocat général
Dans la matinée vendredi, l’avocat général, Éric Mazaud, avait requis 25 ans de prison, estimant que le crime était prémédité « depuis longtemps, plusieurs mois avant probablement ». En choisissant de donner rendez-vous dans la cave de ses parents, à Villeurbanne, Charles Ravet était « en terrain connu », a pointé Éric Mazaud, qui a insisté sur les éléments les plus compromettants : l’achat d’un sac de couchage et d’une batte de base-ball, deux heures avant le crime.
Selon le ministère public, Charles Ravet, impliqué dans une affaire en cours de go-fasts, a repris le trafic des stupéfiants après le meurtre. « Il est sans remord, sans culpabilité, sans empathie. Il est clinique, il est froid », a décrit Éric Mazaud. De son côté, l’ancien joueur de foot a soutenu que sa relation avec Julien Lorini, qui lui réclamait une dette de stupéfiants, était devenue infernale.
« Il entre dans une colère noire, il m’attrape par le cou. C’est là où la bagarre éclate », a-t-il raconté. « Si je me sens agressé, je tape, j’ai toujours été comme ça ». « Ma vie se jouait ici, ou la vie d’un de mes proches », s’est justifié l’accusé en racontant la scène. Pour la défense, la victime était « un homme dangereux ». « Il a eu la volonté de prendre le dessus dans la bagarre, il n’a pas eu la volonté de le tuer », a plaidé Me Jean-Félix Luciani, arguant que son client n’avait pas voulu donné la mort.
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