Ce mardi matin, Emmanuel Macron a rendu rend hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris assassinés par leur collègue radicalisé, une attaque sans précédent qui vaut au ministre de l’Intérieur, très critiqué, plusieurs convocations au parlement.
Le chef de l’État, accompagné du Premier ministre Édouard Philippe et des ministres de la Justice Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly, a prononcé un discours à 11H00 dans la cour de la préfecture, où a été abattu Mickaël Harpon, employé comme informaticien.
Auparavant, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a remis la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre victimes : Damien Ernest, major responsable d’une unité de locale de police (28 ans de service), Anthony Lancelot, gardien de la paix (11 ans), Brice Le Mescam, adjoint administratif principal (6 ans) et Aurélia Trifiro, gardienne de la paix (17 ans).
Le policier stagiaire qui a tué l’assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure.
Juste avant la cérémonie, le silence était pesant dans la cour de la préfecture, où des centaines de personnes étaient rassemblées sous la pluie. Les quatre cercueils recouverts du drapeau français y ont été installés devant le monument aux morts. Les personnels étaient invités à se recueillir devant à la fin de la cérémonie.
EN DIRECT | Hommage aux victimes de l’attaque du 3 octobre 2019 à la Préfecture de Police de Paris. https://t.co/sEgvspqAf9
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 8, 2019
Christophe Castaner dans le collimateur
Cet hommage solennel n’offrira qu’un court répit à Christophe Castaner qui a été auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement sur d’éventuels « dysfonctionnements » ayant permis l’attaque.
Le ministre de l’Intérieur et son secrétaire d’État Laurent Nuñez y ont répondu avec « un souci de précision », a déclaré à la presse le président de la délégation parlementaire, Christian Cambon.
« Notre mission de contrôle de l’action du gouvernement vise à déterminer ce qui n’a pas fonctionné, quels sont les dysfonctionnements qui ont malheureusement permis une telle tragédie », a expliqué lundi sur BFMTV Christian Cambon.
Invité de la @LaMatinaleLCI, j’ai dénoncé la désinvolture de la communication de #Castaner dans l’attentat de la Préfecture de Police! Espérons que la commission des lois de @Senat fasse son travail lors de l’audition. De @AssembleeNat, il ne faut rien attendre! https://t.co/rMPGmxP0Wr
— Sergio Coronado (@SergioCoronado) October 8, 2019
Préfecture de police : l’hommage à Aurélia, Anthony, Brice et Damien.
Le ministre de l’Intérieur Christophe #Castaner (@CCastaner) a fait les quatre victimes chevaliers de la Légion d’honneur.
La cérémonie en #Direct sur #LCI #La26.
https://t.co/O6Qm3lhYaO. pic.twitter.com/vikeyvC3lM— LCI (@LCI) October 8, 2019
« Dysfonctionnement d’État »
Depuis l’attaque, de nombreuses voix accusent les autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars. Selon le ministère, il avait donné des signes de possible radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.
L’opposition, à droite et l’extrême droite, crie au « scandale d’État » et exige le départ de Christophe Castaner. Une démission qu’a exclue l’intéressé, tout en reconnaissant un « dysfonctionnement d’État ».
Attaque à la préfecture de police : sommé de s’expliquer, Castaner n’évoque qu’un « dysfonctionnement d’État » ! #CastanerDemission https://t.co/LTQv33Nbhc
— Yann Dufaubourg (@Diderot12) October 8, 2019
Hommage aux 4 policiers assassinés par l’islamiste travaillant à la Préfecture de Police de Paris…
Double nécessité : nettoyer nos administrations de l’#Islam politique, démission du menteur Castaner ! #Prefecturedepolice #CastanerDemission #attentat @CCastaner pic.twitter.com/Ow66I6EWjD— Ajourdier (@Ajourdier1) October 5, 2019
« Un signalement automatique »
Selon un rapport interne de la DRPP, Mickaël Harpon, qui était habilité secret défense, aurait déclaré à deux collègues « c’est bien fait » au sujet de l’attentat en janvier 2015 contre Charlie Hebdo, mais ces derniers n’ont pas transmis de signalement écrit à leur hiérarchie. « Les signaux d’alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur », a accusé M. Castaner. L’agresseur était converti à l’islam depuis une dizaine d’années et fréquentait des membres de la mouvance « islamiste salafiste ».
Deux enquêtes administratives confiées à l’Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le Premier ministre Édouard Philippe.
Sans attendre les conclusions, Christopher Castaner a tenté d’éteindre la polémique en demandant que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais « l’objet d’un signalement automatique », sans plus de précisions. Sur le front de l’enquête menée par les services antiterroristes, l’épouse de Mickaël Harpon a été relâchée dimanche soir à l’issue de trois jours de garde à vue, sans être poursuivie.
Les enquêteurs ont cherché d’éventuels éléments incriminants cette mère de deux enfants qui s’était inquiétée la veille de l’attaque « du comportement inhabituel et agité » de son époux et avait échangé avec lui 33 SMS le matin des faits.
Outre la recherche d’éventuels complices dans les milieux radicaux, les enquêteurs tentent d’éclaircir la nature des informations auxquelles l’assaillant a pu avoir accès à la préfecture, où il travaillait depuis 2003 comme informaticien. Le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez a écarté « à ce stade » l’hypothèse selon laquelle il aurait fait partie d’une cellule jihadiste.
Selon Le Parisien, les enquêteurs ont retrouvé une clé USB contenant des vidéos de propagande du groupe État islamique et des coordonnées de collègues. Cette clé a été retrouvée à son bureau, a précisé une source proche du dossier.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.