La Turquie bombarde les forces américaines par erreur dans le nord de la Syrie

Par Jack Phillips
12 octobre 2019 17:26 Mis à jour: 12 octobre 2019 18:40

La Turquie aurait bombardé les forces américaines en Syrie au cours d’une opération qui était apparemment une erreur.

Un responsable du Pentagone et un responsable du renseignement kurde irakien ont déclaré vendredi à Newsweek que les forces spéciales américaines ont essuyé des tirs dans le nord de la Syrie, en territoire sous contrôle kurde, dans le cadre de l’opération « Printemps de la paix » menée par la Turquie.

Aucune victime n’a été signalée.

Les bombardements surviennent quelques jours seulement après que la Maison-Blanche a annoncé le retrait des troupes dans la région.

Le responsable du Pentagone a déclaré à décharge que la Turquie aurait dû savoir que les soldats américains étaient « en bas de la grille », ajoutant qu’il y avait entre 15 et 100 soldats dans la zone des bombardements.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que l’initiative consiste à sécuriser une zone à l’intérieur de la Syrie pour réinstaller quelque 3,6 millions de réfugiés syriens qui vivaient en Turquie. Le président a également déclaré qu’il veut combattre les groupes kurdes qu’Ankara considère comme des organisations terroristes.

La fumée s’élève de la ville syrienne de Tal Abyad après les bombardements turcs à la frontière près d’Akcakale dans la province de Sanliurfa le 9 octobre 2019. La Turquie a lancé un assaut contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie signalés le long de la frontière. (BULENT KILIC/AFP via Getty Images)

Certains de ces groupes se sont associés aux États-Unis pour lutter contre l’organisation terroriste Daech.

Après l’annonce de l’offensive par le président turc Erdogan, M. Trump a décrit cette semaine l’opération comme une « mauvaise idée ». Le président américain a également déclaré qu’il ne voulait pas que les États-Unis soient impliqués dans des « guerres sans fin et insensées ».

Les Kurdes, qui ont repris des pans entiers du nord-est de la Syrie à Daech avec l’appui des États-Unis, ont déclaré que l’assaut turc pourrait permettre à Daech de refaire surface.

La fumée s’élève à la suite des bombardements turcs sur la ville syrienne de Ras al-Ain, au nord-est du pays, dans la province de Hasakeh, le long de la frontière turque, le 9 octobre 2019. – La Turquie a lancé une attaque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie avec des frappes aériennes et des explosions signalées le long de la frontière. (Photo par DELIL SOULEIMAN/AFP via Getty Images)

Pendant ce temps, Daech a revendiqué la responsabilité d’un attentat meurtrier à la voiture piégée à Qamishli, la plus grande ville de la région tenue par les Kurdes, selon Reuters. Cinq combattants de Daech s’y sont également enfuis d’une prison.

À la suite des critiques, M. Erdogan a déclaré que l’assaut « ne s’arrêtera pas… quoi qu’on en dise ».

Vendredi, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a déclaré que la Maison-Blanche « peut fermer l’économie turque si nécessaire » lors d’une conférence de presse.

Steven Mnuchin a ajouté qu’il s’agit de « sanctions très puissantes » et « nous espérons que nous n’aurons pas à les appliquer ».

Le porte-parole du Département de la défense, le chef du Pentagone Jonathan R. Hoffman, a déclaré dans un communiqué que les États-Unis s’opposent aux « actions non coordonnées » de la Turquie dans le nord de la Syrie.

Al-Jazira a rapporté « qu’au moins 342 combattants kurdes » ont été tués par les forces turques. Le porte-parole du Pentagone a ajouté que cette incursion « risque de graves conséquences pour la Turquie » et que « malgré les mesures de protection des forces américaines, les actions de la Turquie pourraient nuire au personnel américain en Syrie ».

Jusqu’à présent, les forces turques se sont emparées de neuf villages près de Ras al Ain et Tel Abyad, a déclaré Rami Abdulrahman, qui dirige l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé au Royaume-Uni.

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