La justice turque a de nouveau renvoyé mercredi le procès du représentant de Reporters sans frontières (RSF) Erol Onderoglu au 1er février, à la demande de la défense qui a souligné les liens entre un juré et le parti AKP au pouvoir.
M. Onderoglu est poursuivi devant un tribunal d’Istanbul avec deux autres personnes pour « propagande terroriste » et risque plus de 14 ans de prison, pour avoir apporté son soutien à un quotidien d’opposition pro-kurde, Ozgur Gundem. Le journal a été fermé par les autorités en 2016, lors de la vague de répression qui a suivi la tentative de coup d’État contre le président Recep Tayyip Erdogan.
Les avocats de la défense ont réclamé mercredi l’exclusion d’un des jurés en raison de son affiliation au parti AKP du président Erdogan, arguant que sa présence sapait toute perspective de procès juste. « Il nous semble important d’avoir un jury propre, au moins en apparence, dans un pays où la politique interfère clairement avec la justice », a déclaré Erol Onderoglu à l’AFP à l’issue de l’audience. La cour a suspendu le procès le temps qu’un tribunal statue sur le sort du juré en question.
En mai 2016, Erol Onderoglu et une cinquantaine d’autres personnalités s’étaient relayées pour assumer, au moins symboliquement, la rédaction en chef du quotidien kurde menacé. Les articles publiés alors ont servi de base aux poursuites pour « propagande terroriste ».
Après un premier procès, étalé sur plus de trois ans, le représentant de RSF et ses co-accusés avaient été acquittés en juillet 2019. Cette décision avait été cependant annulée en 2020 par la Cour d’appel d’Istanbul.
« Les journalistes doivent être soutenus plus que jamais » en Turquie, a rappelé M. Onderoglu alors qu’une loi sur la désinformation, adoptée la semaine dernière par le Parlement, fait encourir jusqu’à trois ans de prison à toute personne accusée d’avoir divulgué des fausses nouvelles.
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