Turquie : après le coup d’état manqué, Erdogan « purge » les institutions

9 octobre 2017 14:30 Mis à jour: 9 octobre 2017 08:53

Cent quarante-trois anciens militaires turcs sont jugés à partir de lundi pour leur implication dans des affrontements qui ont eu lieu sur un pont d’Istanbul lors de la tentative de putsch de juillet 2016, faisant plusieurs dizaines de morts.

Lundi, les suspects, parmi lesquels 30 officiers, doivent comparaître devant le tribunal de Silivri, près d’Istanbul. Tous sauf huit sont actuellement en détention.

Ils sont notamment poursuivis pour assassinat et tentative de renversement du parlement et du gouvernement, selon l’acte d’accusation de plus de 1.000 pages.

Ils risquent chacun jusqu’à 37 peines de prison à perpétuité, précise l’agence progouvernementale Anadolu.

L’un des épisodes les plus marquants du putsch manqué du 15 juillet 2016 s’est joué lorsque des militaires factieux ont fait feu sur des civils sur l’un des ponts qui enjambent le Bosphore, rebaptisé depuis le « pont des martyrs du 15 juillet ».

Sept putschistes et 34 civils sont décédés dans les affrontements qui y ont eu lieu, selon l’acte d’accusation. Parmi les victimes figure Erol Olçok, directeur de campagne du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, et son fils de 16 ans, nommé Abdullah Tayyip, en hommage au président turc et à son prédécesseur, Abdullah Gül.

Lors de l’enterrement de son « vieil ami » Erol Olçok et de son fils, M. Erdogan n’avait pu retenir ses larmes.

De nombreux civils s’étaient précipités sur le pont la nuit de la tentative de coup d’État, répondant à l’appel du président Erdogan à arrêter les putschistes.

Au petit matin, les dizaines de soldats qui s’y trouvaient s’étaient rendus, déposant leurs armes sur le pont, signe de l’échec imminent des putschistes.

Ankara attribue cette tentative de putsch au prédicateur Fethullah Gülen, un ancien allié du président Erdogan dont il est devenu la bête noire à partir de 2013.

M. Gülen, installé aux États-Unis, nie fermement toute implication dans la tentative de renversement du gouvernement.

Après la tentative de putsch, les autorités turques ont lancé une riposte implacable contre les partisans présumés du prédicateur avec des purges d’une ampleur sans précédent lancées notamment pour « nettoyer » les institutions.

Depuis juillet 2016, quelque 50.000 personnes ont ainsi été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Au cours d’un des nombreux procès visant des putschistes présumés, un tribunal turc a condamné mercredi à la prison à vie 40 personnes reconnues coupables d’avoir tenté d’assassiner le président Erdogan la nuit du 15 au 16 juillet 2016.

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