Twitter a mis en place une nouvelle politique visant à lutter contre les menaces de violence sur la plateforme, interdisant l’incitation et la glorification de la violence ou du mal.
La plateforme de médias sociaux, dirigée par Elon Musk, a officiellement annoncé sa « politique de tolérance zéro envers les discours violents » le 28 février.
« Twitter est un endroit où les gens peuvent s’exprimer, s’informer sur ce qui se passe et débattre de questions mondiales », a écrit l’équipe de sécurité et de cybercriminalité de l’entreprise dans la mise à jour.
« Cependant, les conversations saines ne peuvent pas prospérer lorsque des discours violents sont utilisés pour délivrer certains messages. Par conséquent, nous avons une politique de tolérance zéro à l’égard des discours violents afin d’assurer la sécurité de nos utilisateurs et d’empêcher la normalisation des actions violentes. »
Selon la nouvelle politique, les utilisateurs de Twitter ne peuvent pas menacer, inciter, glorifier ou exprimer un désir de violence ou de préjudice.
Les menaces violentes sont décrites par Twitter comme des menaces d’infliger des dommages physiques à autrui, telles que des menaces de tuer, de torturer, d’agresser sexuellement ou de blesser quelqu’un de toute autre manière. La politique mise à jour précise que cela inclut les menaces d’endommager des maisons et des abris civils ou des infrastructures qui sont « essentielles aux activités quotidiennes, civiques ou commerciales ».
Les utilisateurs ne peuvent pas non plus « souhaiter, espérer ou exprimer le désir de nuire », notamment que d’autres personnes « meurent, souffrent de maladies, d’incidents tragiques ou subissent d’autres conséquences physiquement dommageables ».
Interdictions pour les contrevenants à la politique
Il s’agit d’un revirement par rapport à la politique précédente de Twitter, selon laquelle « les déclarations exprimant le souhait ou l’espoir que quelqu’un subisse un préjudice physique » ou proférant des menaces vagues ou indirectes ou des actions menaçantes « peu susceptibles » de causer des dommages graves ou durables, n’étaient pas contraires aux règles de l’entreprise.
Ailleurs, l’incitation ou l’encouragement à la violence est décrit par Twitter comme le fait d’encourager les autres à se faire du mal ou à commettre des « crimes d’atrocité, y compris des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre ou un génocide ».
« Cela inclut également l’utilisation d’un langage codé pour inciter indirectement à la violence », indiquent les règles et politiques de la plateforme.
Les utilisateurs de Twitter ne peuvent pas non plus glorifier, louer ou célébrer des actes de violence qui entraînent des dommages, y compris la maltraitance ou la cruauté envers les animaux, a déclaré l’équipe de sécurité et de cybercriminalité de l’entreprise.
Les utilisateurs qui enfreignent la nouvelle politique, qui est similaire à la précédente politique de Twitter en matière de menaces violentes, mais avec un élargissement de certaines définitions, risquent de voir leur compte Twitter immédiatement et définitivement suspendu.
Dans le cas de violations « moins graves », les utilisateurs peuvent être temporairement privés de leur compte, mais ils risquent également une suspension permanente s’ils continuent à violer la politique après avoir retrouvé l’accès à leur compte.
On ne sait pas exactement ce qui constitue un « discours violent » grave ou moins grave.
Exceptions à la politique
Twitter a également noté que les expressions de violence sont autorisées lorsqu’il n’y a « aucun contexte abusif ou violent évident », comme dans le cas de « discours hyperboliques et consensuels entre amis », de satire, « d’expression artistique » ou lors de discussions sur les jeux vidéo et les événements sportifs.
« Nous nous assurons d’évaluer et de comprendre le contexte derrière la conversation avant de prendre des mesures », a déclaré Twitter.
On ne sait pas exactement ce qui sera défini comme « expression artistique » par Twitter, et la société n’a pas fourni d’exemple.
Twitter n’a pas répondu à une demande de clarification à l’heure de la presse.
Le changement le plus notable de la politique nouvellement mise à jour est qu’elle stipule désormais spécifiquement que les utilisateurs ne peuvent pas proférer de menaces de violence envers « d’autres personnes », contrairement à la politique précédente de l’entreprise, qui stipulait que les menaces ne devaient pas être proférées contre « un individu ou un groupe de personnes ».
Peu de temps après avoir acheté Twitter pour 44 milliards de dollars l’année dernière, Elon Musk a promis que la nouvelle politique de la plateforme serait « la liberté de parole, mais pas la liberté d’atteinte ».
Le PDG a déclaré que les tweets négatifs ou haineux ne pourraient devenir des tendances. Il seraient démonétisés et les utilisateurs ne pourraient pas trouver le tweet à moins de le rechercher spécifiquement.
Elon Musk a également mis en place de nouvelles règles concernant le doxing. Cette pratique dangereuse consiste à mettre des informations personnelles sur une personne (comme son adresse ou son numéro de téléphone par exemple) sans son consentement. Les comptes faisant du doxing sur Twitter seront désormais suspendus temporairement. Elon Musk a récemment stoppé un compte appelé « Elon Musk’s Jet », qui suivait les mouvements des avions privés, notamment les siens.
Ces nouvelles règles sont apparues peu de temps après qu’Elon Musk a affirmé qu’un « harceleur fou » avait bloqué un véhicule transportant son jeune fils et était monté sur le capot de la voiture.
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