Un certain nombre de messages postés par le président américain Donald Trump sur les médias sociaux ces derniers jours – notamment ceux concernant les résultats des élections, ainsi que les problèmes et les irrégularités dans le décompte des voix, l’observation des élections et les poursuites judiciaires – ont été censurés par Twitter et Facebook.
Les législateurs et les experts affirment que de telles activités restreignent la liberté d’expression et qu’il convient de freiner la « big tech ».
Depuis le 5 novembre, plus d’une dizaine de messages postés ou retweetés par le président Donald Trump ont été censurés par Twitter. Certains messages postés par Trump ont été cachés par Twitter sur la ligne chronologique de Trump et couverts par des étiquettes disant : « Une partie ou la totalité du contenu partagé dans ce Tweet est contestée et pourrait être trompeuse sur une élection ou un autre processus civique. »
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 6, 2020
Par exemple, Trump a publié le 5 novembre une vidéo qui a été censurée. Dans la vidéo, Trump dit : « Détroit et Philadelphie sont connues comme étant deux des endroits politiques les plus corrompus de tout notre pays – c’est tout simple. Ils ne peuvent être mis en cause dans l’issue d’une élection présidentielle. »
« Mais lorsque nos observateurs ont tenté de contester l’activité, les préposés au scrutin ont sauté devant les bénévoles pour leur bloquer la vue afin qu’ils ne puissent pas voir ce qu’ils faisaient. »
Twitter a également désactivé la fonctionnalité des messages censurés. Si l’on tente de répondre, de liker ou de partager des messages censurés, Twitter affiche un message indiquant « Nous essayons d’empêcher qu’un Tweet comme celui-ci, qui enfreint les règles de Twitter, n’atteigne d’autres personnes, c’est pourquoi nous avons désactivé la plupart des moyens d’y participer. Si vous voulez en parler, vous pouvez toujours retweeter avec un commentaire. En savoir plus. »
Afin de retweeter des messages censurés, l’utilisateur doit entrer un commentaire sur le tweet censuré ; sinon, le message ne peut pas être retweeté.
Twitter justifie ses actions en fournissant un lien vers sa « politique d’intégrité civique« .
Facebook a ajouté ses propres messages à la plupart des messages de Trump, mais permet à ses utilisateurs de les liker, de les partager ou de les commenter.
Par exemple, Trump a posté un message sur Facebook citant l’ancien procureur général par intérim Matthew Whitaker : « Nous avons besoin d’une explication sur la façon dont ces chiffres ont augmenté ces deux ou trois derniers jours. »
Facebook a ajouté au message de Trump son propre message : « Joe Biden est le vainqueur prévu de l’élection présidentielle américaine de 2020. Sources : Reuters/NEP/Edison, autres. Voir les résultats des élections. »
Le message ajouté n’est pas un commentaire de l’utilisateur, il fait partie du message. L’utilisateur peut fermer le message ajouté par Facebook et peut également liker, partager ou commenter les messages de Trump. Les messages peuvent être partagés avec ou sans l’ajout de Facebook.
Les autres messages ajoutés par Facebook aux messages de Trump mentionnent : « Comme prévu, les résultats des élections ont pris plus de temps cette année. Les États-Unis disposent de lois, de procédures et d’institutions établies pour garantir l’intégrité de notre élection. Source : Bipartisan Policy Center. Voir les résultats des élections. »
« Les responsables électoraux suivent des règles strictes en matière de dépouillement, de traitement et de communication des résultats. Source : Bipartisan Policy Center, voir les résultats des élections. »
L’influence de la Silicon Valley sur la politique et les élections suscite des inquiétudes.
Le 28 octobre, la commission du commerce du Sénat américain a tenu une audition pour savoir si l’immunité accordée à la Big Tech par la section 230 du Communications Decency Act autorisait ces entreprises à restreindre le discours ou à censurer de manière sélective le contenu des médias sociaux.
Lorsqu’on lui a demandé lors de l’audition si Twitter avait la capacité d’influencer les élections, le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a répondu « Non ».
Le sénateur Ted Cruz (Parti républicain du Texas), qui a posé la question à M. Dorsey, a poursuivi : « Twitter, quand il fait taire les gens, quand il censure les gens, quand il bloque le discours politique, cela n’a aucun impact sur les élections ? »
En réponse, M. Dorsey a déclaré que les gens peuvent choisir « d’autres canaux de communication » et que ses règles visent à « faire en sorte qu’il soit possible d’avoir plus de voix sur la plateforme ».
M. Cruz a déclaré qu’il trouvait les réponses de M. Dorsey « absurdes à première vue ».
Rachel Bovard, directrice politique senior du Conservative Partnership Institute (Institut du partenariat conservateur), a confié à Epoch Times : « Le président Trump est censuré. Je pense que beaucoup de comptes conservateurs sont censurés pour avoir simplement soulevé des questions. »
« Encore une fois, selon les dires de ces plateformes, c’est pour cela qu’elles sont conçues : encourager la libre pensée, la libre enquête et permettre aux gens de se faire leur propre opinion. Leur façon d’agir est en contradiction avec cela. »
« Lorsque les plus grandes plates-formes d’expression du monde ne permettent plus aux gens de s’exprimer librement et pratiquent une censure flagrante des points de vue, alors oui, je pense qu’il incombe au Congrès de dire : ‘Est-ce que nous en profitons ? Nos politiques encouragent-elles vraiment cela ?' », a déclaré Mme Bovard lors d’une interview accordée à l’émission « American Thought Leaders » (maîtres à penser américains) d’Epoch Times.
« Faisons ici un tour d’horizon des subventions que nous accordons à ces industries. Je pense que c’est le rôle tout à fait approprié du Congrès », a-t-elle ajouté. « Si le Congrès ne peut pas ou ne veut pas le faire, le président Trump cherche à le faire lors d’un second mandat avec les règlements de la FCC qui ramèneront la section 230 – qui est la subvention financière de Big Tech – à son intention initiale. »
Le 30 octobre, le député Greg Steube (Parti républicain de Floride) a proposé une loi qui obligerait les entreprises de Big Tech à suivre le « Premier Amendement pour leurs pratiques de modération de contenu ».
« Les PDG non élus des grandes entreprises technologiques ne devraient pas pouvoir abuser des protections que leur accorde l’article 230 pour bloquer les discours et retenir des informations au public, simplement parce que cela ne correspond pas à leurs convictions politiques », a précisé M. Steube dans une déclaration. « Leur censure est allée au-delà du simple fait d’agir en tant qu’éditeurs et a atteint le point d’être une interférence active et intentionnelle dans les élections. Ils seront tenus responsables. »
La législation fait la distinction entre « Big Tech » et « Small Tech » en utilisant un test sur la dominance du marché afin de protéger l’immunité des innovateurs, des perturbateurs du marché et des utilisateurs, ne laissant aucune place à l’abus de Big Tech, selon la déclaration.
FOCUS SUR LA CHINE – La Chine réagit fortement aux élections américaines
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.