Les règles d’utilisation de Twitter sur le harcèlement et les comportements abusifs en ligne ont été mises à jour, l’entreprise souhaitant s’attaquer aux abus de signalements dont certains utilisateurs se sont rendus coutumiers.
La plateforme de réseaux sociaux a fait cette annonce le 7 avril, précisant qu’un nouveau critère de « harcèlement ciblé » avait été introduit.
Davantage de personnes sur Twitter se sont plaintes d’avoir été la cible d’utilisateurs qui les attaquent ou les harcèlent en raison des opinions qu’ils expriment et qui signalent leurs comptes auprès des modérateurs de l’entreprise espérant déclencher des suspensions ou des interdictions.
C’est dans ce cadre qu’intervient l’inclusion du critère de « harcèlement ciblé ».
« Nous croyons en la liberté d’expression et nous estimons que nos utilisateurs ont le droit d’utiliser et de profiter de notre plateforme sans être soumis à des harcèlements ciblés et répétés », a déclaré Twitter.
« Nous définissons le ‘harcèlement ciblé’ comme étant un comportement répété et non réciproque qui vise à humilier ou à rabaisser une ou plusieurs personnes. Cela inclut le fait de cibler des personnes en fonction de leur sexe, de leur race, de leur religion ou de leur orientation sexuelle. »
A la suite du rachat de Twitter par Elon Musk l’année dernière, l’application a connu des évolutions importantes dans les domaines de la censure, de la validation des comptes et du rétablissement de comptes précédemment suspendus.
L’assouplissement de la censure sur Twitter a conduit à moins de retenue parmi les utilisateurs et à l’expression d’opinions plus tranchées sur la plateforme, mais a également eu pour effet de multiplier le harcèlement et les menaces de la part de certains activistes issus de l’extrême-gauche.
Certains utilisateurs furieux peuvent parfois faire de faux signalements de contenus sensibles motivés par leur seule intention de faire interdire ou suspendre des comptes.
Le rappeur et podcasteur Zuby a évoqué sur Twitter les diverses attaques et menaces dont il fait l’objet.
« Des imbéciles ‘woke’ et hypocrites ont essayé de me ‘canceller’ à plusieurs reprises. Ils ont essayé de me faire interdire sur les réseaux sociaux, de m’empêcher de prendre la parole à des conventions, ils ont même essayé de me mêler à une histoire meurtre. Ils ont bien sûr échoué. Mais ces gens ne sont pas des bonnes personnes. Si vous avez eu affaire à eux, vous savez de quoi je parle », a déclaré Zuby.
Fake woke idiots have tried to 'cancel' me many times.
They've tried to get me banned off social media, deplatformed from speaking events, they even tried to implicate me in a murder.
They failed of course. But these are not nice people. If you've dealt with them, you know.
— ZUBY: (@ZubyMusic) April 7, 2023
Selon lui, la plupart de ces attaques personnelles sont motivées par un plaisir malsain de détruire la réputation des autres et se cachent derrière des propos en apparence vertueux de justice sociale.
« Beaucoup de gens pensent toujours que ces personnes sont ‘bonnes mais ignorantes’. C’est peut-être vrai pour certaines d’entre elles. Surtout chez les plus jeunes. Mais la plupart du temps vous avez affaire à des personnes mal intentionnées et méchantes qui prétendent œuvrer pour la ‘justice sociale’ alors qu’en réalité ils prennent plaisir à faire du mal aux autres. Émotionnellement et physiquement. Ensuite, ils jouent les victimes », a déclaré l’artiste.
« J’ai la chance d’avoir une grande résilience face aux choses négatives qui me tombent dessus. Donc la plupart du temps, je n’y fais même pas attention, mais tout le monde n’a pas cette chance. (…) Il y a des gens qui prennent plaisir à détruire votre réputation. La plupart d’entre eux prétendent être ‘doux’ et ‘vertueux’. Ne vous y fiez pas », poursuit-il dans un tweet.
Musk a réagi à ce tweet de Zuby en un seul mot : « True » (vrai).
« Ils ont essayé de détruire votre réputation l’année dernière », a renchéri l’artiste, « et continuent de le faire. Ils prennent plaisir à mentir, calomnier, harceler, intimider, etc. Ce ne sont pas des bonnes personnes ».
Le milliardaire a lui-même été la cible d’attaques de la part des progressistes et des médias suite à sa défense de la liberté d’expression et après qu’il ait critiqué la vague récente du « wokeisme ».
Mise à jour de la politique en matière d’abus
Cette mise à jour est intervenue moins de 24 heures après cet échange sur Twitter.
« Nous avons beaucoup travaillé pour développer une approche équilibrée de la liberté d’expression et de la protection des personnes contre le harcèlement continu et répété. Au cours des prochaines semaines, nous faciliterons également le signalement du harcèlement ciblé », a déclaré dans un tweet Ella Irwin, la vice-présidente chargée de la sécurité et de la confiance dans les services Twitter.
Dans un tweet, un utilisateur a demandé si l’utilisation abusive du système de signalement allait devenir plus difficile. Mme Irwin a répondu à cette question : « C’est également ce que nous sommes en train de faire. Nous avons déjà suspendu ~100 utilisateurs au cours du mois dernier qui ont soumis plus de 500.000 signalements de mauvaise foi depuis le début de l’année et nous allons cibler activement les utilisateurs qui utilisent notre système de signalement de manière abusive. »
Musk a complété ces commentaires en tweetant : « Je précise qu’il faut vraiment que quelqu’un dépasse les bornes et harcèle un même compte de manière répétée sans avoir été provoqué pour que son message soit rejeté. Il ne s’agira jamais de réaction impulsive ».
De nombreux utilisateurs ont exprimé leur soulagement face à cette mise à jour.
« 100, c’est mieux que rien. Merci. Il serait bon de savoir pour les 5.000 personnes qui ont écopé d’une exclusion de 12 heures si cela compte comme un avertissement ou non [il faut trois avertissements avant d’être exclu de Twitter]. Personnellement, je suis surpris car je n’ai jamais eu de tels avertissements. Et maintenant je risque de ne pas être autorisé à participer aux ‘Notes de la communauté' », a tweeté un utilisateur de longue date qui approuve ces changements.
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