Que souhaite exactement notre jeunesse ? Les revendications des 69 000 à 150 000 lycéens et étudiants qui ont manifesté jeudi dernier sont-elles représentatives de leur ensemble ? Selon l’Insee, il y aurait 12 millions de jeunes entre 15 et 29 ans en France métropolitaine, ayant tous des parcours et des profils différents, mais gardant pour une majorité l’envie de réussir leur vie. Typologie de notre jeunesse, entre formation, désillusion et réussite.
2 millions de jeunes sans diplôme et sans emploi
Entre 18 et 25 ans, les Français sont 2 millions à être sans emploi ou sans diplôme. Les causes : l’échec scolaire et un marché de l’emploi peu flexible. Pour les sortir de l’impasse, un dispositif européen a été mis en place en France fin 2013 : la Garantie jeune.
L’idée est de permettre aux jeunes sans diplôme, grâce au compte personnel d’activité, de gagner à travers un engagement citoyen, le volontariat ou le bénévolat, des droits à la formation – en plus de l’expérience acquise. Elle offre aussi aux jeunes de 18 à 25 ans sans emploi ni sans formation un accompagnement et une aide financière équivalente au RSA. Un dispositif peut-être mal connu des jeunes et mal communiqué par le gouvernement.
Il y a 12 millions de jeunes entre 15 et 29 ans en France métropolitaine.
– Insee
À la fin 2015, 46 000 jeunes avaient bénéficié de cette aide gouvernementale avec comme objectif initial d’atteindre les 100 000 à la fin de l’année 2016. Le dispositif a été augmenté depuis de 150 000 nouveaux bénéficiaires dans le cadre du projet de loi El Khomri.
Plus de 4 millions de jeunes toujours à l’école
Ils sont 2,165 millions de lycéens et 2,39 millions d’étudiants à être sur les bancs de l’école en France. En comparaison, les jeunes qui manifestent contre la loi Travail constituent une petite fraction (mais non négligeable) d’entre eux.
À la sortie de leur cycle d’étude, un jeune sur trois est surqualifié pour son emploi et trois ans après la sortie du système scolaire, un jeune sur cinq est encore à la recherche d’un poste. Les moins de 25 ans sont le plus souvent contraints d’accepter un emploi précaire ou ne répondant pas à leurs qualifications. « L’entrée dans l’emploi est très souvent marquée par une succession de stages et d’emplois précaires », relève le CESE dans un rapport de 2015.
Une nouvelle pierre à l’édifice de la réforme du marché du travail et de l’adéquation des formations aux besoins de développement du pays.
92% pensent néanmoins réussir leur vie
Cependant, selon un sondage réalisé par Opinionway paru le 17 mars, les jeunes gardent pour la plupart d’entre eux espoir en leur avenir. On apprend ainsi qu’à la question « Pensez-vous que vous allez réussir votre vie ? », 92% des 16-24 ans ont répondu massivement « oui ».
La réussite de leur vie repose d’abord sur la « confiance en soi » (45%), l’« implication dans le travail » (33%), l’« ambition » (25%), dans une moindre mesure « le courage » (18%) et « l’ouverture d’esprit » (18%). Désenchantée, la jeunesse ? Pas forcément.
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