21 novembre 2017 08:03 Mis à jour: 21 novembre 2017 00:50
Selon une vision communément reprise fréquemment par les médias, certains grands acteurs de la Silicon Valley auraient mis en place des programmes de recherche en psychologie comportementale afin de concevoir des algorithmes susceptibles d’orienter, voire « manipuler » leurs utilisateurs. Plus qu’un effort de manipulation, il semblerait qu’en fait, ces entreprises réutilisent des principes de guidage inhérents aux sciences informatiques qui ont été considérablement enrichis par les apports de l’industrie du jeu vidéo.
Le New York Times a récemment publié une enquête fouillée sur les chauffeurs d’Uber. Pour son auteur, N. Scheiber, il ne fait aucun doute que l’entreprise a développé un imposant programme de recherche afin de déterminer comment « manipuler » au mieux ses conducteurs. Pour cela, elle aurait recruté des centaines de chercheurs sociologues et statisticiens. L’article décrit avec un luxe de détails ces procédés manipulatoires résultant de recherches en psychologie comportementale. Pourtant lorsque l’on étudie l’informatique selon une épistémologique historique, l’on y perçoit l’application de concepts et connaissances acquises par cette discipline depuis son origine dans les années quarante.
Un malentendu de fond
En fait, ce malentendu serait lié à une vision biaisée d’Uber : cette entreprise chercherait en priorité à comprendre ses chauffeurs et utilisateurs afin de mieux les manipuler. En réalité, Uber comme Facebook ou Google gère des populations d’individus qui ne sont, pour elle, que des agrégats composés d’entités traitant de l’information. En cela, elle suit des principes établis il y a fort longtemps avec l’apparition de la cybernétique dans les années quarante. Les mouvements de colère de ses chauffeurs en France tendent d’ailleurs à montrer que sa compréhension de ses principaux « partenaires » reste limitée.
Les efforts qu’elle fait depuis le départ de Travis Kalanick pour les séduire laissent penser qu’elle commence seulement maintenant à réellement essayer de comprendre la psychologie de ses chauffeurs. Si l’on considère qu’Uber gère de manière transitoire des véhicules doués d’intelligence humaine en attendant l’arrivée de véhicules doués d’intelligence artificielle, le caractère « manipulatoire » du système Uber paraît nettement moins évident.
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