Les députés européens élus fin mai entrent à leur tour mercredi dans la danse du partage des hautes fonctions de l’UE en se choisissant un nouveau président, au lendemain de l’accord au forceps conclu par les dirigeants des 28 à Bruxelles.
Les nouveaux parlementaires, qui ont pris leurs fonctions mardi lors d’une brève session inaugurale à Strasbourg, voteront mercredi à bulletin secret pour élire le successeur de l’Italien Antonio Tajani (PPE, droite) à la tête du Parlement européen. Ce mandat de deux ans et demi fait partie des « top jobs » à pourvoir prochainement et que cherchent à se partager les grandes familles politiques européennes, même s’il est moins convoité que celui de président de la Commission.
Pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker début novembre, les dirigeants des 28 sont tombés d’accord mardi, à l’issue d’un sommet marathon, sur le nom de la ministre allemande Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel. Cette solution a ouvert la voie à une Française, Christine Lagarde, pour prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE).
L’actuel Premier ministre libéral belge Charles Michel hérite lui de la présidence du Conseil européen, l’instance regroupant les dirigeants des 28, tandis que le nom du socialiste espagnol Josep Borrell est proposé pour prendre la tête de la diplomatie européenne. Les jeux ne sont toutefois pas encore faits pour Mme von der Leyen, le choix des 28 devant recevoir le feu vert de la majorité du Parlement européen, lors d’un vote programmé dans deux semaines.
Avant cela, les eurodéputés vont devoir se prononcer mercredi sur leur propre présidence. Et il n’est pas acquis qu’ils suivront la suggestion du Conseil européen d’un partage du poste pour les cinq ans à venir entre les socialistes puis le PPE. L’Allemand Manfred Weber, chef du groupe parlementaire du PPE (le plus large dans l’hémicycle) et candidat malheureux à la présidence de la Commission, s’est dit « prêt à soutenir » mercredi le candidat du groupe social-démocrate (deuxième en termes d’effectifs), dans un souci d’alternance après la présidence Tajani.
Aucun candidat PPE ne figure ainsi dans la liste de quatre prétendants publiée mardi soir tard. Les sociaux-démocrates ont présenté le nom de l’Italien David Sassoli, député européen depuis 10 ans, non sans avoir au préalable fustigé l’accord « profondément décevant », selon eux, trouvé mardi au sommet de Bruxelles. Ils souhaitaient en effet que la tête de la Commission revienne à leur chef de file aux élections européennes, le Néerlandais Frans Timmermans.
M. Sassoli aura comme concurrente la députée écologiste allemande Ska Keller. « Nous avons besoin d’une dynamique pour un changement politique en Europe et cela n’est pas possible avec le paquet » de nominations décidé mardi à Bruxelles, a-t-elle déclaré. Les deux autres candidats sont l’Espagnole Sira Rego du groupe d’extrême-gauche GUE/NGL et le conservateur tchèque Jan Zahradil.
Pour être élu mercredi, le nouveau président du Parlement devra obtenir une majorité absolue des votes exprimés par bulletins secrets. Si ce n’est pas le cas au bout de trois tours, une majorité simple suffirait lors d’un quatrième (auquel n’auraient le droit de participer que les deux candidats arrivés en tête du troisième).
Mardi, l’ouverture de la session du Parlement a été marquée par la manifestation d’une dizaine de milliers de Catalans. Ils sont venus à Strasbourg soutenir trois indépendantistes élus fin mai, mais empêchés de siéger par les autorités espagnoles parce qu’ils n’ont pas pu prêter serment à Madrid.
A l’intérieur du Parlement, ce sont les provocations des 29 députés du Brexit Party de Nigel Farage qui ont le plus attiré l’attention. Priés de se lever durant l’hymne européen, ils l’ont fait mais en tournant le dos à l’assemblée. Le Brexit n’ayant toujours pas eu lieu, il y a à nouveau 73 députés britanniques à Strasbourg (sur 751), qui pourront siéger provisoirement jusqu’à ce que le divorce se concrétise. La nouvelle date butoir a été fixée au 31 octobre.
E.T avec AFP
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