L’Union européenne a interdit de diffusion vendredi quatre médias accusés de propagande pro-Kremlin, malgré un avertissement de Moscou qui a menacé de riposter contre des médias occidentaux.
Cette interdiction, entrée en vigueur vendredi, vise le site web Voice of Europe, au cœur d’une enquête sur des soupçons d’ingérence au sein du Parlement européen, ainsi que l’agence d’État russe Ria Novosti et les journaux russes Izvestia et Rossiiskaïa Gazeta.
La décision a été annoncée formellement par le Conseil de l’UE, après un feu vert mercredi des ambassadeurs des Vingt-Sept. Ces mesures portent à 17 le nombre de médias liés à la Russie faisant l’objet d’interdiction de diffusion dans l’UE depuis l’invasion russe de février 2022.
« Ces médias sont sous le contrôle permanent direct ou indirect des autorités de la Fédération de Russie et ont joué un rôle essentiel dans le soutien à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et à la déstabilisation des pays voisins », affirme vendredi le Conseil dans un communiqué.
Désinformation et « manipulation de l’information »
La Commission européenne s’est félicitée de l’adoption de ces sanctions, appelant à ce qu’elles restent en vigueur tant que la Russie n’aura pas mis un terme à sa guerre contre l’Ukraine et à ses opérations de désinformation et de « manipulation de l’information » dans et contre les pays de l’UE.
Ces mesures interviennent en dépit d’un avertissement lancé mercredi par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a menacé de répliquer en ciblant des médias européens.
L’interdiction de diffusion concerne tous les moyens de transmission et de distribution depuis ou à destination des pays de l’UE, que ce soit via le câble, le satellite, l’internet ou encore des plateformes et applications sur téléphones portables.
Ces médias et leurs journalistes peuvent néanmoins continuer à travailler dans l’UE, tant qu’ils n’y diffusent pas leurs productions ou articles, précise le Conseil. L’UE cherche à lutter contre les ingérences étrangères à l’approche des élections européennes de juin.
Réseau de propagande et corruption d’eurodéputés
En mars, le renseignement tchèque a indiqué avoir débusqué un réseau financé par Moscou pour répandre de la propagande favorable à la Russie en Europe, visant en particulier le Parlement européen.
Le groupe se servait de la plateforme internet Voice of Europe basée à Prague pour diffuser des informations destinées à dissuader l’UE d’envoyer de l’aide à l’Ukraine. Le parquet fédéral belge a ouvert de son côté une enquête sur des soupçons de corruption d’eurodéputés après l’identification de ce réseau d’influence.
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