Les secouristes ont repris mardi des recherches dans les décombres d’immeubles résidentiels à Pokrovsk, dans l’Est de l’Ukraine, où au moins sept personnes ont été tuées la veille par deux missiles russes.
La ville – 60.000 habitants avant la guerre – est située à une quarantaine de kilomètres de la ligne de front Est. Les deux missiles russes sont tombés lundi soir sur un pâté d’immeubles, à quelques dizaines de minutes d’intervalle, faisant sept morts et 81 blessés, selon un bilan donné en fin de matinée par le chef de l’administration militaire de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. Une attaque contre « un immeuble résidentiel ordinaire ».
Une douzaine de bâtiments qui abritaient un hôtel, des cafés, des commerces, des appartements et des bureaux ont été touchés selon la même source. Mais c’est un immeuble d’habitations de cinq étages qui a été le plus affecté par la première frappe et l’hôtel voisin Droujba dans la seconde.
Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, a annoncé la reprise mardi à l’aube des opérations de secours, interrompues durant la nuit à cause du risque de nouveaux bombardements.
Des journalistes de l’AFP présents lundi soir ont vu les sauveteurs s’activer en particulier autour de l’immeuble de cinq étages, évacuant des blessés au milieu des gravats et faisant descendre des habitants coincés chez eux à l’aide d’une grande échelle. Au rez-de-chaussée se trouvait la pizzeria Corleone, un lieu populaire fréquenté notamment par des journalistes. Fin juin à Kramatorsk, ville plus au nord et aussi près de la ligne de front, un missile russe s’était également abattu sur un restaurant populaire, tuant 13 personnes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé dès lundi soir une attaque contre « un immeuble résidentiel ordinaire », postant une vidéo montrant des gens en train d’être extraits des décombres.
Parmi les blessés figurent 39 civils, 31 policiers, sept employés du service d’urgence de l’État et quatre militaires, a précisé le gouverneur Pavlo Kyrylenko. La seconde frappe est en effet intervenue alors que les secours étaient déjà à l’œuvre.
Progression russe vers Koupiansk
Sur le plan militaire, la Russie a assuré lundi avoir avancé vers Koupiansk, ville de l’Est de l’Ukraine située à environ 150 km au nord de Pokrovsk, dans une zone reprise en septembre dernier par les forces ukrainiennes et confrontée à une offensive russe depuis plusieurs semaines.
L’Ukraine avait reconnu mi-juillet être en « position de défense » dans la région de Koupiansk, l’armée russe y ayant déclenché une offensive. Depuis, Moscou assure y grignoter du terrain.
Les forces de Kiev ont entamé une vaste contre-offensive en juin pour tenter de reprendre les territoires de l’Est et du Sud occupés par l’armée russe. Les progrès ont cependant été jusqu’ici assez réduits, la Russie ayant bâti de puissantes lignes de défense, faites de tranchées, de pièges antichars et de champs de mines.
La zone de Koupiansk et l’essentiel de la région de Kharkiv avaient été repris à l’armée russe en septembre après une offensive surprise des forces ukrainiennes. Il s’agit aujourd’hui d’un des rares tronçons du front où la Russie est à l’offensive.
Sommet diplomatique à Jeddah
Sur le front diplomatique, l’Ukraine s’est déclarée lundi « satisfaite » du sommet qui s’est tenu en Arabie Saoudite au cours du week-end sur un éventuel accord de paix visant à mettre fin aux combats, auquel Moscou n’avait pas été convié.
Des représentants d’une quarantaine de pays, dont la Chine, l’Inde, les États-Unis et l’Ukraine ont participé à cette réunion à Jeddah.
Les États-Unis ont salué comme « productive » la participation de Pékin, qui apporte d’ordinaire son soutien diplomatique à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
L’initiative a été accueillie avec mépris par Moscou. « Nous avons été témoins d’une nouvelle tentative infructueuse de l’administration américaine de faire passer ses désirs pour la réalité. Il n’y a pas eu de succès diplomatique à Jeddah », a commenté l’ambassadeur russe à Washington, Anatoli Antonov, cité par l’agence Ria Novosti.
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