Au moins deux personnes – un manifestant et un policier – ont été blessés à la tête dans les heurts qui ont éclaté dans l’après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants se sont réunis à l’appel de plusieurs mouvements réformistes, dont le Mouvement de nouvelles forces de Mikheïl Saakachvili, ex-président géorgien devenu opposant au président Petro Porochenko qui l’a déchu de sa nationalité ukrainienne.
M. Saakachvili a exhorté le chef de l’État à mettre en oeuvre des réformes anti-corruption ou à « quitter son poste ».
« Tant qu’il y aura Porochenko (au pouvoir, ndlr), il n’y aura pas de lutte contre la corruption », a-t-il lancé devant la manifestants, qui ont répondu au cri de « Honte »!
La lutte contre la corruption des élites était l’une des revendications majeures du soulèvement pro-européen du Maïdan en 2013-2014 et reste l’une des exigences clés des soutiens occidentaux au pouvoir actuel, issu de ce mouvement.
Malgré la création de nouvelles structures, cette tâche se heurte à la résistance des autres services de l’État, et aucun haut responsable n’a été condamné par la justice depuis la chute de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch en dépit d’arrestations très médiatisées.
Les Occidentaux et des militants ukrainiens réclament donc la création d’une cour spéciale, craignant que les tribunaux communs ne soient eux-mêmes soumis à la corruption, présente à tous les niveaux de l’État en Ukraine depuis des années.
Les protestataires, dont de jeunes députés réformistes, exigent également d’abolir l’immunité parlementaire et de changer la loi électorale pour favoriser l’ascension de nouveaux visages au pouvoir.
À l’issue d’une réunion avec les chefs de groupes parlementaires, le président du Parlement a annoncé que des projets de loi en ce sens seraient examinés jeudi.
Les protestataires ont annoncé qu’ils allaient camper devant le Parlement jusqu’à ce que leurs exigences soient satisfaites, reprenant le mode d’action du soulèvement du Maïdan qui avait débouché sur le renversement d’un régime prorusse.
Le président Porochenko, accusé par ses critiques de bloquer la création de cette structure pour couvrir ses proches, a assuré mardi « respecter » les protestataires, disant « espérer » que leurs manifestations seraient « pacifiques ».
« L’immunité des élus est devenu depuis longtemps garantie de l’impunité », a reconnu le président.
Il a présenté un projet de loi visant à la lever à partir de 2020, mais les protestataires demandent son entrée en vigueur immédiate.
Le camp présidentiel argue que sans ce délai, le projet ne réunira jamais les voix nécessaires pour amender la Constitution.
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