L’armée ukrainienne a affirmé vendredi qu’elle renforçait ses troupes qui « tiennent bon » dans la ville d’Avdiïvka, dans l’est du pays, où de violents combats font rage à l’approche des forces russes.
« Conformément à la décision prise, le renforcement programmé des unités est en cours et les troupes manœuvrent sur des axes menacés », a déclaré l’armée ukrainienne sur les réseaux sociaux. « Les défenseurs ukrainiens continuent de repousser l’ennemi qui tente d’encercler Avdiivka (…) les soldats ukrainiens tiennent bon », a ajouté l’armée.
Kiev a fait état vendredi de « combats acharnés » et de l’envoi de renforts pour tenir Avdiïvka, ville de l’Est de l’Ukraine où la situation s’est considérablement dégradée face à la multiplication des assauts russes depuis octobre, et singulièrement ces derniers jours.
Un risque de défaite
L’Ukraine risque de devoir abandonner cette cité, aujourd’hui largement détruite, confrontée à un manque de moyens croissant, l’aide militaire américaine étant bloquée, alors que la Russie, qui a plus d’hommes et de munitions, peut espérer une conquête, à quelques jours du deuxième anniversaire du début de l’invasion le 24 février.
Selon Kiev, l’armée russe multiplie les vagues d’assaut, malgré des pertes humaines très importantes depuis octobre, une situation rappelant la bataille de Bakhmout, que Moscou a conquise en mai 2023 après 10 mois de combats au prix de dizaines de milliers de morts ou de blessés.
« Des combats acharnés ont lieu dans la ville », a déclaré vendredi Oleksandr Tarnavskiy, un haut commandant ukrainien responsable des forces dans l’est du pays, sur les réseaux sociaux. « Nos troupes utilisent toutes les forces et tous les moyens disponibles pour contenir l’ennemi », a-t-il ajouté.
La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait promis faire « tout ce qui est possible » pour sauver ses troupes à la peine sur le front oriental, en particulier à Avdiïvka, épicentre des combats, où la situation a été qualifiée de « critique » la veille par des militaires et les États-Unis.
De nouvelles positions défensives
Les forces ukrainiennes sont également en train d’établir de nouvelles positions défensives dans les environs, en cas de retrait. « De nouvelles positions ont été établies et de puissantes fortifications continuent d’être installées, en prenant en compte tous les scénarios possibles », a ajouté le commandant Tarnavskiy. Il a souligné que la priorité de Kiev est « de préserver la vie de chaque soldat ukrainien ».
Après l’échec de la grande contre-offensive estivale de l’Ukraine, ce sont les Russes qui sont passés à l’assaut, face à une armée ukrainienne qui peine à regarnir ses rangs et en manque de munitions. L’armée ukrainienne a insisté sur le fait qu’elle n’abandonnait pas Avdiïvka, affirmant y renforcer ses troupes, soulignant qu’elles « tiennent bon » et ajoutant que « les défenseurs ukrainiens continuent de repousser l’ennemi ».
Mais la Maison Blanche a relevé que « Avdiïvka risque de tomber sous contrôle russe », et cela alors que l’aide militaire promise par les États-Unis est bloquée depuis des mois par les rivaux républicains du président Joe Biden, au risque de faire le jeu de Vladimir Poutine.
De multiples défis
Dans la ville du Donbass ravagée par les combats, la position des défenseurs ukrainiens est donc de plus en plus précaire. Des troupes ukrainiennes déployées sur place ont même qualifié la situation d’« enfer » jeudi.
Cette cité a une valeur symbolique importante. Elle était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien et de le rester malgré l’invasion du 24 février 2022 et sa proximité avec Donetsk, bastion des partisans de la Russie depuis 10 ans. Elle est aujourd’hui en grande partie détruite, mais quelque 900 civils y demeurent selon les autorités locales. Moscou espère que sa capture rendra plus difficile les bombardements ukrainiens visant Donetsk.
À quelques jours du deuxième anniversaire de l’invasion russe et après l’échec de sa contre-offensive de 2023, l’Ukraine est face à de multiples défis : les forces russes à l’offensive, l’aide militaire américaine bloquée, manque d’hommes, d’armes et de munitions. À l’inverse, la Russie se targue d’avoir 600.000 hommes sur le front et une économie entièrement dédiée à l’effort de guerre que les sanctions occidentales n’ont pas fait dérailler.
« Nous faisons tout notre possible pour nous assurer que nos combattants aient assez de capacités d’organisation et de technologie pour sauver autant de vies ukrainiennes que possible », a assuré néanmoins le président Zelensky. Il se rend aussi vendredi à Berlin puis Paris pour signer des accords de sécurité bilatéraux et plaider en faveur d’un accroissement du soutien militaire.
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