La Russie a bombardé samedi 16 avril une nouvelle usine militaire près de Kiev, mettant à exécution sa menace d’intensifier les frappes contre la capitale ukrainienne après avoir perdu le vaisseau amiral de sa flotte de la mer Noire, dans une attaque revendiquée par l’Ukraine.
L’usine, qui fabrique notamment des tanks, a été visée en matinée par un bombardement à Darnytsky, a constaté un journaliste de l’AFP. Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place, empêchant l’accès au complexe, d’où s’échappait de la fumée.
Une deuxième usine militaire visée par un bombardement à Kiev.
Une frappe russe a déjà touché vendredi une autre usine. Les forces russes avaient averti qu’elles allaient intensifier leurs attaques sur la capitale ukrainienne.https://t.co/MvrZTNXOoa— Eliza (@Lyzy5672) April 16, 2022
Colère de Moscou
Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe avait « détruit des bâtiments de production d’une usine d’armement à Kiev ».
Mais le naufrage du Moskva, croiseur lance-missiles de 186 mètres de longueur, touché par deux missiles ukrainiens selon le Pentagone, a provoqué la colère de Moscou.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages effectués en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev », a averti vendredi 15 avril le ministère russe de la Défense.
La Russie n’a pas officiellement reconnu que le fleuron de sa flotte de la mer Noire avait été coulé par des missiles ukrainiens, comme l’a revendiqué Kiev et l’estime le Pentagone.
« Nous sommes parfaitement conscients qu’on ne nous pardonnera pas » la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux « ambitions impériales » de Moscou, avait affirmé vendredi la porte-parole du commandement militaire du sud de l’Ukraine, Natalia Goumeniouk.
La perte du Moskva est importante car il « assurait la couverture aérienne des autres vaisseaux pendant leurs opérations, notamment le bombardement de la côte et les manœuvres de débarquement », selon le porte-parole de l’administration militaire régionale d’Odessa Sergueï Bratchouk.
Dans un message vidéo, M. Zelensky a par ailleurs renouvelé son appel à l’adresse des Occidentaux pour augmenter leur aide militaire.
Lors d’un échange téléphonique avec le chef d’état-major des armées américaines Mark Milley, son homologue ukrainien Valery Zaluzhny a lui aussi insisté sur le besoin impérieux en armes et en munitions pour renforcer les capacités de défense de l’Ukraine.
Des « conséquences imprévisibles » pour toute aide supplémentaire des USA à l’Ukraine
Mais selon le Washington Post, la Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de « conséquences imprévisibles » si son aide militaire à l’Ukraine continuait d’augmenter.
Dans une note diplomatique, Moscou met en garde Washington et l’Otan contre l’envoi d’armes « plus sensibles » à l’Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l’ « huile sur le feu » et pourraient provoquer des « conséquences imprévisibles », a rapporté le Washington Post.
L’Allemagne prête à débloquer un milliard d’euros
Dans ce contexte, Berlin a annoncé vendredi être prêt à débloquer plus d’un milliard d’euros d’aide militaire en faveur de l’Ukraine.
Le gouvernement allemand cherche ainsi à répondre aux critiques croissantes des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l’Union européenne concernant son manque apparent de soutien en matière d’armement à Kiev, voire sa complaisance à l’égard de Moscou.
Moscou rejette la responsabilité des bombardements sur les civils ukrainiens
Un responsable du Centre national russe de Défense, Mikhail Mizintsev, a affirmé dans un communiqué que les autorités de Kiev préparaient une « nouvelle monstrueuse provocation » afin d’accuser les forces armées russes d’avoir commis des crimes de guerre.
Moscou a rejeté à plusieurs reprises sur Kiev la responsabilité de frappes meurtrières contre des civils ukrainiens comme à Kramatorsk ou à Marioupol.
Plus de cinq millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le 24 février, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.
« La guerre est partout », a déploré vendredi sur la Rai, radiotélévision publique italienne, le pape François, qui avait demandé en vain une trêve pascale en Ukraine.
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