Six personnes sont mortes et 19 ont été blessées mercredi dans des frappes de missiles russes en Ukraine, notamment à Odessa au bord de la mer Noire, au moment où Kiev revendique de légères avancées sur le front.
À Odessa, trois personnes ont été tuées et 13 blessées dans une frappe de missile de croisière Kalibr, ayant notamment touché un entrepôt commercial, a indiqué sur Telegram Serguiï Bratchouk, porte-parole de l’administration militaire de cette grande ville du Sud du pays. Sept autres employés ont été blessés et « il pourrait y avoir des gens sous les décombres », a indiqué dans un communiqué le maire d’Odessa Guennadiï Troukhanov. L’attaque a détruit 1000 m2 d’entrepôts et a provoqué un incendie sur 400 m2, selon M. Bratchouk.
Outre les employés de l’entrepôt, six personnes ont été blessées dans d’autres endroits d’Odessa, où un centre d’affaires, un établissement d’éducation, un complexe résidentiel, des restaurants et des magasins ont été endommagés. Odessa, jadis une destination de vacances prisée par beaucoup d’Ukrainiens et Russes et dont le centre historique a été inscrit en janvier sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco, a été bombardée à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion russe.
Frappes russes meurtrières
Selon l’armée de l’air ukrainienne, trois des quatre missiles Kalibr tirés par la Russie ont pu être interceptés. Les forces russes ont également lancé pendant la nuit dix drones de fabrication iranienne Shahed-136/131 depuis la mer d’Azov sur le sud-est de l’Ukraine. Tirés depuis la région russe de Rostov-sur-le-Don, six missiles de croisière de type X-22 ont en revanche touché la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Trois personnes y ont été tuées et six autres blessées, selon le gouverneur Pavlo Kyrylenko.
La veille, six personnes dont quatre gardes forestiers ont été tués dans un bombardement russe près de la frontière dans le nord-est de l’Ukraine, a indiqué mercredi le Parquet ukrainien sur Telegram en publiant la photo d’un fourgon criblé d’éclats de shrapnel.
Mardi également, la ville natale du président Volodymyr Zelensky, Kryvyï Rig, avait été visée par une frappe russe qui a fait au moins 12 morts, selon un nouveau bilan des autorités. Cette attaque a notamment touché un immeuble d’habitation de quatre étages et un entrepôt. Ces frappes russes interviennent au moment où l’armée ukrainienne, forte des livraisons d’armes occidentales, est à l’offensive sur plusieurs parties du front dans le Sud et l’Est.
Gains ukrainiens au cours des trois jours
Si l’Ukraine affirme « avancer » avec la reprise de sept villages, le président russe Vladimir Poutine a au contraire assuré mardi que les forces de Kiev étaient tenues en échec et subissaient des pertes proches d’un niveau « catastrophique ». Selon des analystes militaires, l’Ukraine n’a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa contre-offensive, testant la ligne de front en quête de points faibles. Actuellement, ces opérations semblent se concentrer sur trois axes principaux: Bakhmout, la zone de Vougledar (sud-est) et celle d’Orikhiv (sud).
Au cours des trois derniers jours, les Ukrainiens ont repris environ trois kilomètres carrés de territoire et avancé dans certaines zones jusqu’à 1,4 kilomètre de profondeur, a indiqué mercredi un responsable de l’état-major ukrainien, Andriï Kovaliov. Moscou a de son côté revendiqué pour la première fois mardi la prise de chars allemands Leopard et de blindés américains Bradley, des véhicules fournis par les Occidentaux.
Inquiétudes sur le refroidissement des réacteurs nucléaires
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est pour sa part attendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie, pour déterminer notamment si cette gigantesque installation a été mise en danger par la destruction du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr, dont l’eau est utilisée pour refroidir les six réacteurs. Initialement prévue mercredi, cette visite pourrait être reportée à jeudi, a indiqué un responsable du secteur nucléaire russe sans en préciser les raisons. Ni Kiev, ni l’AEIA n’ont pour l’instant confirmé ces informations.
Selon M. Grossi, il n’y a pas de « danger immédiat » pour la centrale, mais le niveau d’eau dans le bassin de refroidissement l’inquiète: « Il y a un risque sérieux, car l’eau qui est là-bas est limitée ». « Je veux faire ma propre évaluation », a-t-il dit à la presse à Kiev mardi. La destruction du barrage a provoqué de graves inondations dans le sud de l’Ukraine, faisant au moins 17 morts en zone occupée par la Russie et dix en zone sous contrôle ukrainien. L’Ukraine accuse Moscou d’avoir démoli l’ouvrage pour gêner sa contre-offensive. La Russie, qui contrôle le territoire où se trouve le barrage, dément et accuse en retour Kiev de « sabotage ».
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