Trois personnes sont mortes et 13 ont été blessées mercredi dans une attaque aux missiles lancée par les forces russes sur le port d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, selon un responsable militaire.
Les trois personnes décédées sont des employés d’un entrepôt commercial touché par un missile de croisière russe de type Kalibr, a indiqué sur Telegram Serhiï Bratchouk, porte-parole de l’administration militaire d’Odessa. Sept autres employés ont été blessés et « il pourrait y avoir des gens sous les décombres », a-t-il ajouté. L’attaque a détruit 1000 m2 d’entrepôts et a provoqué un incendie sur 400 m2, selon lui. Quatre missiles ont été lancés depuis un navire en mer Noire, a-t-il précisé.
Outre les employés de l’entrepôt, six personnes ont été blessées dans d’autres endroits d’Odessa, où un centre d’affaires, un établissement d’éducation, un complexe résidentiel, des restaurants et des magasins ont été endommagés, selon M. Bratchouk. Selon l’administration militaire, la défense anti-aérienne ukrainienne a abattu deux des missiles. Odessa, dont le centre historique a été inscrit en janvier sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco, a été bombardée plusieurs fois depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022.
Intensification des attaques nocturnes
Moscou a intensifié ces dernières semaines ses attaques nocturnes sur les principales villes ukrainiennes, au moment où Kiev a lancé une vaste contre-offensive, avec l’aide d’armes fournies par les Occidentaux, pour tenter de récupérer les territoires occupés par les forces russes.
À Kryvyï Rig, ville natale du président Volodymyr Zelensky dans le centre de l’Ukraine, des bombardements ont ainsi fait au moins onze morts mardi avant l’aube, avec la destruction notamment d’un immeuble d’habitation et d’un entrepôt. Les autorités de la région de Dnipropetrovsk (sud-est) ont par ailleurs fait état d’une attaque russe menée dans la nuit de mardi à mercredi à l’aide de trois drones explosifs, tous détruits par la défense ukrainienne, selon elle.
Une ligne de front testée par l’Ukraine
Alors que l’Ukraine affirme « avancer » dans sa contre-offensive, le président russe Vladimir Poutine a au contraire assuré mardi que son armée infligeait des pertes « catastrophiques » à son adversaire. Selon des analystes militaires, l’Ukraine n’a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa contre-offensive, testant la ligne de front en quête de points faibles. Actuellement, ces opérations semblent se concentrer sur trois axes principaux : Bakhmout, la zone de Vougledar (sud-est) et celle d’Orikhiv (sud).
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi est pour sa part attendu mercredi à la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie, pour voir notamment si celle-ci a été mise en danger par la destruction du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr, dont l’eau est utilisée pour refroidir les six réacteurs. Selon M. Grossi, il n’y a pas de « danger immédiat », mais le niveau d’eau dans le bassin de refroidissement l’inquiète : « Il y a un risque sérieux, car l’eau qui est là-bas est limitée ». « Je veux faire ma propre évaluation », a-t-il dit à la presse.
La destruction du barrage a provoqué de graves inondations dans le sud, faisant 17 morts en zone occupée par la Russie et dix en zone sous contrôle ukrainien. L’Ukraine accuse Moscou d’avoir démoli l’ouvrage pour gêner sa contre-offensive. La Russie dément et accuse Kiev en retour.
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