Le Président russe Vladimir Poutine a menacé jeudi de frapper des centres de décision à Kiev avec son puissant missile « Orechnik » utilisé pour la première fois la semaine dernière, après avoir dit que les attaques massives menées dans la nuit contre l’Ukraine étaient sa « réponse » au tir de missiles américains ATACMS contre son territoire.
Le maître du Kremlin avait alors averti que la Russie pourrait répétér ces frappes sur l’Ukraine avec ce missile lourd, voire frapper des sites militaires des pays qui arment Kiev.
Il n’a pour l’heure pas mis ses menaces à exécution, mais attaqué avec des frappes massives de missiles et de drones l’infrastructure énergétique de l’Ukraine pour la onzième fois de l’année, selon Kiev.
90 missiles et 100 drones explosifs ont frappé l’Ukraine
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou d’avoir mené ces frappes, qui ont plongé au moins un million d’Ukrainiens dans le noir à l’aube de l’hiver, avec des engins « à sous-munitions ». Cela constitue une « escalade méprisable », a-t-il dénoncé.
Depuis Astana, capitale du Kazakhstan où il participe à un sommet régional, Vladimir Poutine a justifié les frappes russes de la nuit : « Il s’agit d’une réponse aux attaques continues contre notre territoire à l’aide de missiles (américains) ATACMS ».
Selon lui, 90 missiles et 100 drones explosifs ont été lancés contre l’Ukraine.
Le fameux missile qu’il avait présenté comme un engin expérimental hypersonique baptisé « Orechnik », n’a donc pas été utilisé dans cette réponse, mais le président russe, face à la presse quelques heures plus tard, a dit « ne pas exclure » son utilisation future pour attaquer « des centres de décision, y compris à Kiev ».
Le président russe a une nouvelle fois vanté les mérites de cette arme d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres, conçue pour porter des têtes nucléaires. Elle est capable de frapper partout en Europe, même sans être équipée d’ogives nucléaires, selon lui.
« Si l’on utilise plusieurs de ces systèmes en une frappe – deux, trois, quatre – alors, du point de vue de sa puissance, c’est comparable à l’usage d’une arme nucléaire », a-t-il affirmé face aux journalistes, comparant le missile à « une météorite ».
« Nous ne nous laisserons pas effrayer par des menaces de ce genre »
Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, dont le pays est un soutien fidèle de Kiev, a jugé que les menaces de Vladimir Poutine témoignaient de sa « faiblesse » plus qu’autre chose. « Le fait qu’il utilise si souvent des menaces très dures dans sa rhétorique témoigne de sa faiblesse plutôt que de sa force », a réagi M. Tusk, interrogé sur cette menace lors d’une conférence de presse commune avec son homologue suédois, Ulf Kristersson.
Mercredi, la Pologne, les pays baltes et nordiques ont dit vouloir renforcer leur soutien militaire à l’Ukraine et ont plaidé pour une extension des sanctions contre la Russie.
« Nous ne nous laisserons pas effrayer par des menaces de ce genre, nous soutiendrons l’Ukraine tant qu’elle en aura besoin », a insisté M. Tusk.
La Russie attaque depuis près de trois ans l’infrastructure énergétique ukrainienne, afin de saper le moral de la population et handicaper la logistique de l’armée de Kiev, une tactique qui jusqu’ici s’est heurtée à la résilience des Ukrainiens.
Jeudi, l’armée russe a tiré 91 missiles et 97 drones explosifs, dont respectivement 79 et 35 ont été interceptés, d’après l’armée de l’air ukrainienne.
Mais Volodymyr Zelensky a surtout accusé Moscou d’avoir attaqué les infrastructures énergétiques avec des bombes « à sous-munitions », minant de facto ces sites et mettant en danger civils, secours ainsi qu’équipes de maintenance dépêchés sur les lieux.
Le président ukrainien a ainsi à nouveau plaidé pour l’envoi « de systèmes de défense aérienne dès maintenant ».
Des infrastructures énergétiques ont été touchées dans plusieurs régions, provoquant des coupures de courant « dans tout le pays », selon le patron de la société de fourniture d’électricité Yasno, Serguiï Kovalenko.
Au total, au moins un million d’Ukrainiens se trouvent plongés dans le noir, selon les différentes autorités régionales.
La Russie a intensifié ces dernières semaines sa pression militaire sur l’Ukraine, à moins de deux mois du retour de Donald Trump à la Maison Blanche aux États-Unis, vu comme un possible tournant.
Très critique des milliards de dollars débloqués par Washington pour l’Ukraine, le président élu a promis de régler le conflit avant même de prêter serment le 20 janvier, sans jamais expliquer comment.
Jeudi, Vladimir Poutine, qui a côtoyé Donald Trump lors de son premier passage à la Maison Blanche entre 2017 et 2021, l’a qualifié d’« homme intelligent » avec « beaucoup d’expérience », capable de « trouver » des solutions.
Sur le front, les forces russes ont engrangé ces dernières semaines, à une vitesse inédite depuis début 2022, des gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie, notamment autour des villes de Pokrovsk, Kourakhové et Koupiansk.
Dans ce contexte très incertain, l’administration du président sortant Joe Biden a appelé mercredi Kiev à abaisser l’âge minimum pour la mobilisation militaire à 18 ans – au lieu de 25 ans actuellement – pour regarnir les rangs.
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