Après 50 jours en mer et plus de 28.000 milles (51.000 km) parcourus sur les mers du globe, Charles Caudrelier va franchir mardi la ligne d’arrivée de l’Ultim Challenge à Brest, et remporter cette première course autour du monde en solitaire en trimaran.
A 08h30, peu après le lever de soleil, il devrait écrire cette nouvelle page de l’histoire de la navigation, accompagné d’une ribambelle de bateaux venus le féliciter. « Il y aura du monde sur l’eau, on préfère encourager le public à suivre l’arrivée depuis la côte », a souligné la direction de course.
Le Finistérien, père de deux enfants et déjà vainqueur de la prestigieuse Route du Rhum en 2022, a réalisé un quasi sans faute autour du monde, malgré les conditions météorologiques difficiles rencontrées sur son parcours.
« Peu importe comment ça se termine, on a fait une très belle course et, j’en suis convaincu, on mérite de gagner », avait déclaré auprès de l’AFP le marin de 50 ans, barreur du Maxi Edmond de Rothschild, à quelques jours de cette arrivée.
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Le skipper de @GitanaTeam pointe à moins de 30nm de la ligne d’arrivée de l’#ArkeaUltimChallengeBrest #AUCB !
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— ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest (@ARKEAULTIMCHALL) February 27, 2024
Pendant son périple, il a gardé à distance les meilleurs marins en solitaire : Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), victime de nombreuses avaries, Thomas Coville (Sodebo) et ses huit tours du monde, Anthony Marchand (Actual) ou encore Eric Péron (Adagio).
L’impression de devenir une machine
« C’est bizarre, mais j’ai eu l’impression de devenir une machine, un robot connecté à la performance, un espèce de tueur qui ne lâche pas un mille nautique », a raconté Caudrelier, « totalement relié » à son bateau.
Seul Tom Laperche (SVR-Lazartigue) a résisté un temps à son rythme effréné. A l’approche du cap de Bonne-Espérance, le benjamin de la flotte a toutefois été obligé d’abandonner après une collision avec un objet non identifié.
Malmené par la météo, mais épargné par la malchance, Caudrelier a patienté plusieurs jours aux abords du cap Horn, franchi après 30 jours de course, puis s’est arrêté aux Açores, dans le dernier tronçon, pour laisser passer une tempête.
Reparti après trois jours d’escale, reposé et bien rasé, Charles Caudrelier a terminé le périple au ralenti, bien plus obsédé par la victoire que par son temps autour du monde, en préservant au maximum son bateau fatigué.
« Il a fait preuve de raison et de sagesse pour préserver son bateau jusqu’au bout », a estimé lundi Pierre Hays, de la direction de course.
Son premier poursuivant, Thomas Coville (Sodebo), espéré en fin de semaine à Brest, a salué ce week-end dans un audio du bord la performance historique de son adversaire et l’originalité de la situation.
???????????? ?️@GitanaTeam passe sous la barre symbolique des 200nm avant l’arrivée, et @Sodebo_Voile sous celle des 1500nm !@BrestFr : ils arrivent !
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« Drôle de course où le premier à l’opportunité de s’arrêter, d’aller à l’hôtel et d’attendre une bonne fenêtre et en bon marin de repartir au bon moment », a-t-il relevé.
« Fais gaffe à tes fesses bonhomme, car c’est méchant ce qu’il y a devant », avait-il également lancé avant les derniers jours de traversée. « Mais je sais qu’il va bien gérer, bravo ! », a-t-il simplement ajouté.
L’exploit réalisé par Charles Caudrelier est une rareté. Depuis Alain Colas en 1974, sept marins seulement ont bouclé un tour du monde en solitaire sur un trimaran, support bien plus fragile et risqué que les monocoques du Vendée Globe.
Et personne ne l’avait encore fait lors d’une course contre d’autres adversaires surmotivés.
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