Achevée avec l’arrivée du navigateur Eric Péron à Brest, l’Ultim Challenge, première course autour du monde en solitaire sur des trimarans, est appelée à accueillir « encore plus de concurrents » pour sa prochaine édition dans quatre ans, selon ses organisateurs.
Joseph Bizard, directeur général d’OC Sport Pen Duick, leader mondial de l’organisation de courses au large, a tiré mercredi auprès de l’AFP un premier bilan de cette épreuve inédite, remportée par Charles Caudrelier après 50 jours en mer.
Question: Quel bilan tirez-vous de cette première édition ?
Réponse: « C’était honnêtement l’une des épreuves sportives les plus intenses qu’on ait été amenés à mettre en place. Six bateaux qui font le tour du monde, ce sont des dizaines de personnes qui font des quarts à terre pour s’assurer de leur sécurité, du bon déroulé de la course, rédiger des points quotidiens, préparer les arrivées. Mais on sort de ces soixante-six jours avec la sensation d’avoir délivré une très belle aventure. »
𝐄𝐑𝐈𝐂 𝐏𝐄𝐑𝐎𝐍, 𝟓𝐄𝐌𝐄 𝐀 𝐁𝐑𝐄𝐒𝐓@ericperon ferme la danse de la grande aventure ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, il arrive en 5eme position à @brestfr.
Il termine son tour du monde en 66 jours 1 heure 14 minute et 27 secondes !
Un immense bravo à lui et son équipe 👏 pic.twitter.com/EZpAxSiHZJ— ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest (@ARKEAULTIMCHALL) March 13, 2024
Q: Le public a-t-il été au rendez-vous ?
R: « On a eu 150.000 personnes sur le village cumulées sur les dix jours du départ et ensuite une moyenne de 6.000 personnes par arrivée. C’est 50% de plus que la jauge qu’on avait anticipée, donc l’objectif a été atteint de notre côté. Et les retombées médiatiques sont équivalentes à celles des autres courses multiclasses majeures, avec notamment un beau départ suivi en direct par un million 250 mille spectateurs. On estime que cette course a su trouver sa place dans le paysage de la course au large, et ce dès la première édition. »
Q: Qu’en est-il du résultat sportif ?
R: « L’intensité sportive d’une épreuve, c’est la part qu’on ne maîtrise pas forcément. Quand on reprend l’historique de la course, beaucoup de commentateurs et d’experts doutaient avant le départ de la capacité de ces bateaux à terminer un tour du monde. Il y a eu six voiliers au départ, des aléas et des duels aux quatre coins du globe et au final cinq belles arrivées. Cela nous donne forcément un bon goût de revenez-y. »
Q: On peut donc s’attendre à une nouvelle édition dans quatre ans ?
R: « C’est plus qu’une volonté de notre part. Un projet comme celui-ci met toujours du temps à faire son chemin, mais maintenant qu’on a prouvé que c’était possible, on a tous les atouts pour installer définitivement cet événement dans l’histoire de notre sport. Après, le coeur du réacteur reste les sportifs, on a donc quatre ans pour être prêt le jour J, amener encore plus de concurrents et de compétiteurs. On se projette avec entre 7 et 10 bateaux pour le prochain départ. »
Q: Les nombreuses escales ont été accusées de gâcher un peu le rythme de la course, est-ce un point de règlement qui sera amené à évoluer ?
R: « L’autorisation de ces escales était indispensable pour s’assurer de la présence de bateaux à l’arrivée. Naviguer pendant 60 jours seul à bord de ces multicoques géants des mers, c’est un exploit sportif hors du commun, mais cela comporte des risques qu’on souhaitait minimiser. Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives sur le règlement, mais nous allons échanger avec les équipes à ce sujet. Il faudra sans doute réfléchir à faire évoluer un peu ce format et renforcer la communication autour de ce que représente une galère sur un bateau d’une telle taille. »
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