Un an après le 7-Octobre, une cérémonie est organisée lundi par le Crif pour rendre hommage, en présence de plusieurs ministres dont Michel Barnier, aux victimes d’une attaque qui provoque toujours une onde de choc en France.
Quelque 4000 personnes sont attendues lundi soir au Dôme de Paris pour cette cérémonie « en hommage aux victimes » et « en soutien aux otages toujours retenus captifs », où des vidéos et de photos d’otages seront diffusées.
Le chef du gouvernement, mais aussi plusieurs ministres ainsi que l’ancien président Nicolas Sarkozy et diverses personnalités du monde du spectacle devraient également répondre à l’invitation du Conseil représentatif des institutions juives (Crif).
« On aurait besoin que les grandes consciences de notre pays dénoncent l’antisémitisme une menace pour les fondements démocratiques de notre société », a demandé lundi sur France 2 son président Yonathan Arfi.
Des familles d’otages seront également présentes, après avoir rencontré le chef de l’État Emmanuel Macron. « La douleur demeure aussi vive qu’il y a un an », « celle du peuple israélien, la nôtre, celle de l’humanité blessée », a déclaré lundi matin sur X le président français, adressant « ses pensées fraternelles » aux victimes, aux otages et aux « familles aux cœurs brisés par l’absence ou l’attente ».
43 victimes françaises
Depuis Israël, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a réaffirmé le soutien indéfectible de la France à la sécurité d’Israël. « La France pleure aux côtés d’Israël, nos compatriotes » tués, au moins 43, a-t-il déclaré, affirmant que « jamais la France ne cessera d’exiger du Hamas la libération inconditionnelle de tous les otages ».
Dès dimanche, les hommages ont commencé avec un rassemblement à l’initiative du Fonds national juif (KKL) pour exprimer « une « solidarité avec l’État d’Israël dans sa lutte contre le terrorisme islamiste » et rendre hommages aux victimes. D’autres rassemblements ont eu lieu en France.
Emmanuel Macron a demandé samedi l’arrêt des livraisons à Israël d’armes servant à Gaza, suscitant la colère du Premier ministre israélien avant l’anniversaire des attaques du 7 octobre. Dans un pays qui abrite la plus importante communauté juive d’Europe (avec près d’un demi-million de personnes), l’onde de choc reste vive et beaucoup de Français juifs témoignent d’un sentiment de solitude et d’incompréhension. « Le 7 octobre a été évidemment un séisme pour Israël, mais ça a été aussi un choc français », selon Yonathan Arfi.
887 faits antisémites
Un total de 887 faits antisémites ont ainsi été recensés au premier semestre, ce qui représente un quasi-triplement sur un an, selon le ministère de l’Intérieur. Pour le président du Crif, la responsabilité est claire : LFI « a hystérisé à marche forcée le débat public autour de la question de Gaza » et son leader Jean-Luc Mélenchon « redonné une caution politique à l’antisémitisme dans notre pays ». En cette année électorale, le Rassemblement national s’est posé en « meilleur rempart » pour les juifs, défilant à la grande manifestation contre l’antisémitisme du 12 novembre et s’attirant l’indulgence du chasseur de nazis Serge Klarsfeld.
Alors que le conflit s’étend au Liban et menace d’embraser tout le Proche-Orient, l’émotion est également vive chez les musulmans de France. Il y a une semaine, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz dénonçait « la folie inhumaine qui ravage Gaza ». Selon un sondage de l’institut Destin commun pour La Tribune dimanche, 64% des Français estiment qu’Israël a le droit d’exister en tant que patrie du peuple juif et 63% déplorent une invisibilisation des victimes civiles à Gaza.
L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort de 1205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes enlevées alors, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 33 considérées comme mortes. Plus de 41.870 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
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