ASIE / PACIFIQUE

Un ancien chef du renseignement interdit de quitter le Pakistan après un livre

mai 28, 2018 16:45, Last Updated: mai 28, 2018 16:45
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Un ancien chef du renseignement militaire pakistanais a été interdit de quitter son pays après la publication d’un livre qu’il a écrit avec un homologue indien, a annoncé lundi l’armée pakistanaise. « Chroniques d’un espion : RAW, ISI et l’illusion de la paix » se présente comme une série de discussions entre le général à la retraite Asad Durrani, le patron de l’Inter services intelligence (ISI) pakistanaise entre 1990 et 1992, A.S Dulat, un ex-chef de l’Aile de recherche et d’analyse (Research and analysis wing – RAW), l’agence de renseignement indienne, et un journaliste indien.

Les deux hommes y abordent différents sujets polémiques, dont l’Afghanistan, le Cachemire et les relations très houleuses entre Inde et Pakistan depuis leur partition en 1947. « Un tribunal d’enquête dirigé par un lieutenant-colonel en activité se penchera sur la question en détail. Des autorités compétentes ont demandé que son nom soit placé sur ECL », ou Exit control list, interdisant aux personnes qui y figurent de quitter le Pakistan, a tweeté le porte-parole de l’armée, le général Asif Ghafoor.

Dans la nuit de vendredi à samedi, ce même général Ghafoor avait annoncé la convocation le 28 mai d’Asad Durrani au quartier général de l’armée pakistanaise, où « il lui sera demandé d’expliquer ses positions sur des points de vue qui lui sont attribués dans le livre » et qui peuvent s’apparenter à une « violation du code de conduite s’appliquant aux militaires en service et à la retraite ». Dans cet ouvrage, Asad Durrani suggère notamment que le Pakistan a probablement dit à Washington où se cachait Oussama Ben Laden « tout en feignant l’ignorance » car « coopérer avec les Etats-Unis pour une personne vue par beaucoup au Pakistan comme un +héros+ aurait pu embarrasser le gouvernement ».

L’ancien chef d’Al-Qaïda, qui vivait dans une maison de la ville-garnison d’Abbottabad, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale pakistanaise Islamabad, a été tué le 2 mai 2011 au cours d’une opération commando américaine. D’après plusieurs médias, Asad Durrani admet aussi dans ce livre le rôle du Pakistan dans les soulèvements agitant le Cachemire indien.

Mi-avril, une interview de l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, qui suggérait que des combattants pakistanais étaient impliqués dans les attentats de Bombay en 2008, avait provoqué une levée de boucliers au sein de la classe politique et une condamnation par le Conseil national de sécurité pakistanais. Vendredi, Nawaz Sharif avait critiqué Asad Durrani pour divulgation présumée de secrets nationaux et demandé au Conseil de sécurité de se pencher sur son cas, tentant vraisemblablement d’établir un parallèle avec ses propres déclarations.

DC avec AFP

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