Un ancien député LREM pense que ses collègues sont envoûtés par Emmanuel Macron, considéré comme « un gourou »

27 février 2019 18:35 Mis à jour: 27 février 2019 18:35

Alors que sept députés de La République En Marche (LREM) ont déjà quitté les rangs de la majorité, cinq d’entre eux se sont confiés à Mediapart sur les raisons qui ont motivé leur départ.

Jean-Michel Clément, Paul Molac, François-Michel Lambert, M’jid El Guerrab, Matthieu Orphelin, Sébastien Nadot et Joachim Son-Forget sont les sept députés ayant quitté les bancs de la majorité présidentielle à l’Assemblée depuis le début de la XVlégislature.

Cinq d’entre eux ont accepté d’exposer à Mediapart les raisons qui les ont poussées à quitter La République En Marche.

« Je n’ai été consulté sur rien»

Député de la 3circonscription de la Vienne, Jean-Michel Clément fait partie des élus dont les propos ont été rapportés par Mediapart dans un article publié le 25 février.

En désaccord avec le projet de loi sur l’immigration défendu par le gouvernement, il avait menacé de voter contre le texte. Un comportement qui lui avait valu d’être menacé d’exclusion par Richard Ferrand, encore président du groupe LREM à l’Assemblée à ce moment-là. Il avait finalement pris les devants en quittant de lui-même la majorité le 22 avril 2018.

« La majorité de mes collègues ont une relation à Emmanuel Macron comme à un gourou. Ils sont maraboutés », a expliqué M. Clément à nos confrères.

Le député François-Michel Lambert pose une question au gouvernement le 27 novembre 2018. Crédit : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP/Getty Images.

Élu dans la 10circonscription des Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert a fait sécession en octobre 2018. Ancien militant écologiste, il avait déjà manifesté plusieurs fois son mécontentement pendant qu’il siégeait au sein de la majorité :

« S’il n’y a pas une ouverture, une capacité à parler en même temps des territoires et de la dimension écologiste, mon départ est inéluctable », avait-il ainsi affirmé en mai 2018.

Interrogé par Mediapart, il a notamment regretté que le dossier de l’économie circulaire ne lui ait pas été confié : « Je n’ai été mobilisé sur rien, je n’ai été consulté sur rien. »

« Difficile de décrypter et critiquer une loi »

Député de la 4circonscription du Morbihan, Paul Molac a lui aussi quitté LREM au mois d’octobre dernier. Proche de François-Michel Lambert dont il partage les convictions écologiques, il avait déjà montré une volonté de s’émanciper, déclarant ne pas « toujours être à l’aise dans cette majorité ».

« Au sein de LREM, c’était difficile de décrypter et critiquer une loi, elle était forcément bonne puisqu’elle venait du gouvernement […] On observe une absence de prise en compte des députés et du pouvoir législatif, et donc un non-respect de nos institutions », a-t-il indiqué cette fois-ci.

Paul Molac prend la parole dans l’hémicycle le 13 novembre 2018. Crédit : THOMAS SAMSON/AFP/Getty Images.

Exclu de la majorité présidentielle le 20 décembre 2018 après avoir voté contre le budget présenté par le gouvernement, Sébastien Nadot avait déploré que les députés soient confrontés « à un exécutif très puissant, un gouvernement rigide qui n’est pas à l’écoute ».

Interrogé par Mediapart, le parlementaire a de nouveau fustigé l’autoritarisme de la majorité : « C’étaient toujours les têtes du groupe qui nous disaient quoi voter. »

Avec 306 députés sur 577, le groupe LREM dispose de la majorité absolue à l’Assemblée.

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