L’histoire de Suzanne et Nicolas est tragique. Leur deuxième enfant, Noa, n’aura survécu que huit jours. Les faits se sont passés en novembre, à l’hôpital de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle). Après avoir perdu leur bébé, les parents ont décidé de porter plainte contre l’hôpital.
Dans les colonnes de Lorraine Actu, Suzanne raconte le traumatisme vécu lors de la naissance de son deuxième enfant. Celui-ci est décédé huit jours après sa naissance. C’était pourtant « un beau bébé de 54 cm et de 3,4 kg avec des poumons bien constitués ».
Une succession de défaillances
La mère de famille, âgée de 36 ans, explique avoir été suivie par trois premiers médecins avec lesquels tout s’est « très bien passé ». Mais en septembre, un quatrième médecin est intervenu et les choses ont commencé à se détériorer. « Il n’a pas pris connaissance de mes bilans sanguins, alors que j’avais des carences. J’ai dû appeler mon médecin traitant qui m’a indiqué qu’il fallait renforcer mon traitement contre la thyroïde et ce praticien a refusé », explique cette habitante de Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle).
Lorsque le jour de l’accouchement est arrivé, le 7 novembre dernier, la jeune femme s’est rendue à l’hôpital de Mont-Saint-Martin. Après un certain temps, elle a commencé à ressentir des douleurs de plus en plus fortes et « des fluctuations ont commencé à se voir au niveau du rythme cardiaque du fœtus ». Suzanne a donc décidé d’appeler le gynécologue mais lorsque celui-ci est arrivé, elle a réalisé qu’il s’agissait du quatrième médecin qui l’avait suivie durant sa grossesse. « Il m’a regardée, il est resté planté là. Puis il est parti sans savoir où on avait besoin de lui », se souvient-elle, alors que le monitoring était descendu à 62 pulsations cardiaques par minute.
La mère de famille a finalement été emmenée au bloc opératoire. « J’ai vraiment cru que j’allais mourir », raconte-t-elle encore. Une fois au bloc, Suzanne a « senti que du sang commençait à couler ». « Ils doivent penser que la péridurale rend sourd, mais j’ai entendu tous les commentaires possibles et imaginables », précise la maman de Noa qui était alors victime d’une rupture utérine.
Après un accouchement difficile, son bébé meurt au bout de huit jours : Suzanne met en cause un médecin de l’hôpital
Dramatique! Est-ce la résultante du manque de médecins?https://t.co/gGqNLHNLGC via @actufr— Alain Bivel ????? ?? (@BivelAlain) December 12, 2022
Les parents prennent la décision de « le laisser partir tranquillement »
Quand son mari lui a dit : « Il était si beau, il était parfait », Suzanne a soudain compris le drame qui s’était joué. « Mon époux avait déjà pu voir avec le pédiatre que le bébé n’avait aucune réaction au niveau de la pupille », signifie-t-elle.
Noa a ensuite été emmené à l’hôpital de Nancy pour être intubé, son cerveau ayant été touché en raison d’un grand manque d’oxygène. Ce n’est qu’une fois à Nancy que Suzanne a obtenu des réponses à ses interrogations et qu’elle a eu droit à des « conditions d’hygiène décentes ».
Suzanne s’est occupée de son bébé de son mieux, lui prodiguant des soins, mais elle et son mari ont finalement pris la lourde décision de ne pas « le laisser branché à une machine toute sa vie ». Et c’est ainsi que le 15 novembre, vers 22 h 30, ils ont laissé Noa « partir tranquillement ». Trois jours avant son décès, Nicolas était allé porter plainte au commissariat de Mont-Saint-Martin.
Des expertises sont en cours
Suzanne veut témoigner afin « qu’aucune autre famille n’ait à subir ça ». « Il y a eu une succession d’erreurs et les gens n’ont rien dit. Ce médecin avait déjà commis des bourdes par le passé », explique la mère de famille, qui souhaite désormais « que le coupable avoue ses erreurs et son inaction ».
Selon Mickaël Munier, le directeur général du groupe SOS qui gère l’hôpital de Mont-Saint-Martin, ce médecin gynécologue obstétricien était en CDD et n’était pas titulaire sur l’hôpital. Il « avait toutes les qualifications » et « n’était pas sous le coup d’une interdiction d’exercer ».
« Des signalements ont été effectués auprès des autorités compétentes, à savoir l’Agence régionale de santé et la justice », précise-t-il encore. Pour l’heure, ce gynécologue ne travaille plus dans cet hôpital. Lorraine Actu mentionne que des expertises sont en cours « pour examiner toutes les défaillances qui ont pu être constatées ».
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