« Un cadeau de Dieu » : une ville du Nigeria enregistre un nombre record de jumeaux

Par Epoch Times avec AFP
15 octobre 2024 17:20 Mis à jour: 15 octobre 2024 17:31

En temps normal, un visiteur peut passer dans la ville d’Igbo-Ora et s’étonner de voir tant de paires d’habitants porter des vêtements assortis. 

Mais ce week-end, il n’y avait plus aucun doute sur la spécificité de cette ville du sud-ouest du Nigeria, le pays le plus peuplé du continent africain. Des centaines de personnes se sont rassemblées dans la ville, autoproclamée « capitale mondiale des jumeaux », pour célébrer lors d’un festival annuel son taux exceptionnellement élevé de naissances multiples, avec des fanfares, des spectacles de talents et même une visite royale. « Il n’y a guère de famille ici à Igbo-Ora qui ne comporte pas de jumeaux », a déclaré le roi yoruba Oba Kehinde Gbadewole Olugbenle, lui-même jumeau.

La culture yoruba vénère les jumeaux et leurs prénoms sont traditionnellement fixés, quel que soit le sexe : l’aîné porte le nom de Taiwo, signifiant « celui qui goûte le monde », tandis que le second né est baptisé Kehinde, « celui qui est venu après ». La moyenne mondiale des naissances de jumeaux est d’environ 12 pour 1000, mais à Igbo-Ora, elle serait plus proche de 50 pour 1000, d’après des études scientifiques et des registres d’hôpitaux. Les explications de cette abondance de jumeaux divergent.

Des jumeaux posent pour une photo lors du Festival mondial des jumeaux d’Igboora 2024, à Igbo-Ora, le 12 octobre 2024. (OLYMPIA DE MAISMONT/AFP via Getty Images)

Bénédiction

De nombreux habitants l’attribuent au régime alimentaire, en particulier à la feuille de gombo ou à la soupe ilasa, préparée avec de l’igname et de l’amala (farine de manioc). Les experts en fertilité – et plusieurs habitants – sont sceptiques et affirment qu’il n’y a pas de lien prouvé entre le régime alimentaire et le taux de natalité élevé de jumeaux.

Certains scientifiques étudient les facteurs génétiques, mais aussi la manière dont le statut culturel particulier des jumeaux pourrait les pousser à trouver un partenaire issu également d’une famille comprenant des jumeaux afin de favoriser les chances de mettre au monde des jumeaux.

Quelle qu’en soit la raison, tout le monde en ville s’accorde à dire que l’abondance de jumeaux est une bénédiction, d’autant plus cette année, alors que le Nigeria est aux prises avec la pire crise économique qu’il ait connue depuis une génération.

Sultan Mobolaji tient ses jumeaux, Quayum et Quwwam, avant d’assister au Igboora World Twins Festival 2024, à Igbo-Ora, le 12 octobre 2024. (OLYMPIA DE MAISMONT/AFP via Getty Images)

Suliat Mobolaji a donné naissance à des jumeaux il y a huit mois et explique avoir été couverte de cadeaux depuis. « Cela a changé ma vie », déclare la femme de 30 ans, serrant un fils dans chaque bras, expliquant que « partout où (elle va), les gens donnent de l’argent à mes jumeaux ». « On ne peut pas donner naissance à des jumeaux et ne pas avoir de chance, c’est un cadeau de Dieu », affirme-t-elle, rayonnante.

Taiwo Ojewale, assistant de recherche spécialisé dans la culture yoruba à l’université d’Ibadan (sud-ouest du Nigeria), explique que la célébration des jumeaux « a pour origine des croyances religieuses traditionnelles ». Les jumeaux sont vus comme un don du dieu suprême Olodumare, selon le chercheur, et l’histoire orale d’Igbo-Ora les décrit comme une compensation accordée après qu’une série de désastres avait frappé la communauté.

Les organisateurs du festival annuel, eux-mêmes jumeaux, affirment maintenant vouloir tenter de battre prochainement le record mondial du plus grand rassemblement de jumeaux sur la planète. Taiwo et Kehinde Oguntoye, 39 ans, espèrent organiser un mariage collectif de couples de jumeaux l’année prochaine. « Les jumeaux apportent des faveurs, la célébrité et la richesse, nous voulons célébrer cette bénédiction », déclarent-ils à l’unisson.

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