Les forces de l’ordre ont mené un nouveau démantèlement à Calais, celui d’un camp abritant quelque 500 migrants, installés dans les hangars d’une ancienne friche.
Le 4 juin dernier, une nouvelle opération d’évacuation d’environ 500 migrants qui s’étaient installés sans autorisation dans plusieurs hangars de la friche Magnesia — notamment Soudanais et Iraniens — ont été évacués à bord de 25 bus et orientés dans des structures d’accueil, dans les Hauts-de-France et dans d’autres régions en France, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais.
« Le nombre de migrants présents sur ce site a considérablement augmenté ces dernières semaines ». « Ces occupations ont généré des troubles graves à l’ordre public, à la tranquillité publique, en particulier pour les 50 familles riveraines », a expliqué la préfecture qui pointe également du doigt un « problème croissant de salubrité publique ».
Sur instruction du ministre de l’intérieur et après décision de justice, une opération de mise à l’abri de migrants est en cours ce matin depuis 6 heures à #Calais. pic.twitter.com/VY95pyvfyh
— Préfet Pas-de-Calais (@Prefet62) June 4, 2021
300 policiers mobilisés
Selon une source policière, 300 policiers ont été mobilisés pour cette opération. Dix étrangers en situation irrégulière, susceptibles d’être des passeurs, ont été placés en garde à vue, a indiqué l’entourage du ministre de l’Intérieur.
Mercredi, le président ex-Les Républicains (LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat à sa propre succession et candidat déclaré pour la présidentielle, ainsi que la maire LR de Calais Natacha Bouchart, avaient demandé au ministre de l’Intérieur le démantèlement de ce camp. Ils mettaient en avant le risque de « reconstitution d’une jungle », en référence au bidonville démantelé à Calais en 2016, après avoir accueilli jusqu’à 9000 migrants.
Un nouveau camp est en train de se reconstituer à #Calais. Je demande le démantèlement de ce camp et qu’il y ait en permanence des brigades maritimes franco-britanniques ou un dispositif de type Frontex pour ne pas que la Manche devienne un cimetière à ciel ouvert. pic.twitter.com/MGa0kEklFz
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) June 3, 2021
« Il y a des personnes violentes, qui se font la guerre »
La zone désaffectée visée vendredi, dans le sud-est de la ville, avait été le théâtre de rixes dans la nuit de mardi à mercredi, impliquant une trentaine de personnes et mobilisant une cinquantaine de policiers et CRS. Plusieurs responsables politiques, dont Marine Le Pen, avaient alors apporté leur soutien aux forces de l’ordre.
Tout mon soutien aux forces de l’ordre confrontées à la violence de 300 clandestins armés à #Calais.
Il n’y a plus de place pour la naïveté : il faut expulser ces migrants illégaux qui n’ont rien de « réfugiés » et qui s’en prennent à nos policiers ! MLPhttps://t.co/a91MgLV1U7
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 3, 2021
Terrain privé
« C’est une friche privée, squattée depuis cet hiver, qui ne cesse de grossir, avec aujourd’hui plus de 500 migrants et pour laquelle un permis d’aménager a été délivré. J’en ai demandé l’évacuation urgente, parce qu’il y a des personnes violentes, qui se font la guerre (…) et que les aménageurs veulent retrouver l’emprise » du lieu, a affirmé la maire à l’agence France Presse (AFP).
Ce type d’opérations, visant des regroupements plus ou moins importants, est régulier à Calais, où les migrants continuent d’affluer dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre. La préfecture recense quelque 700 personnes dans le Calaisis, les associations plus de 1500.
En 2020, plus de 9500 traversées ou tentatives de traversée de la Manche par la mer ont été recensées par les autorités françaises, quatre fois plus qu’en 2019.
Lors d’un débat électoral régional mercredi, le double candidat avait aussi demandé pour la sécurité du Calaisis que « l’État applique la loi » en expulsant les migrants interpellés sans titre de séjour.
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