Depuis que le seul hôtel de Châteauneuf-Grasse (Alpes-Maritimes) a ouvert ses portes aux migrants, en mars dernier, la situation avec les habitants du hameau du Pré du Lac est devenue plus que tendue. Le maire de la commune, qui compte environ 3600 âmes, ne sait plus quoi faire. De même que le président du département des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy.
Au milieu du mois de mars 2023, le Campanile ne louait qu’une partie de ses chambres à l’association Entraide Pierre Valdo, qui est conventionnée par le département pour prendre en charge les mineurs non accompagnés (MNA). Depuis juillet, les 47 chambres de cet hôtel sont occupées par les migrants, rapporte Le Figaro.
L’association Entraide Pierre Valdo, unique client de cet hôtel
En juin dernier, selon des sources concordantes, un autre article du Figaro indiquait qu’un contrat avait été signé entre le groupe propriétaire des murs du Campanile et l’association Entraide Pierre Valdo, afin que cette dernière devienne l’unique client de cet hôtel, le Département étant celui qui règle la note des chambres.
Le maire de Châteauneuf-Grasse, Emmanuel Delmotte, indiquait alors à nos confrères avoir été informé de la fermeture de l’hôtel début juin 2023, car des travaux devaient être réalisés « à compter du 1er juillet ». Toutefois, hormis la devanture démontée et quelques meubles jetés, aucune autre réalisation n’avait été faite. Par contre les sept salariés que comptait l’établissement avaient quant à eux été licenciés. Aujourd’hui, l’édile se sent totalement impuissant face à une situation qui ne cesse de se détériorer.
Victoria, habitante de Châteauneuf-Grasse, sur les réfugiés installés à l’hôtel dans les Alpes-Maritimes : «J’ai peur tous les jours qu’il arrive quelque chose», dans #180minutesInfoWE pic.twitter.com/hkT4nCUEJq
— CNEWS (@CNEWS) December 9, 2023
« Ils nous traitent de fils de p***, nous disent qu’ils sont chez eux »
Interrogés par nos confrères, les riverains, qui préfèrent garder l’anonymat, sont excédés. Entre les nuisances sonores, les dégradations et les insultes, leur quartier n’est plus ce qu’il était. De plus, la drogue circule. « La nuit, on est réveillés en sursaut par l’alarme, parce qu’ils fument dans leur chambre », pointe une habitante quinquagénaire. Des migrants utilisent aussi des escaliers privatifs pour fumer du cannabis.
Cette habitante et son mari avaient acheté une petite maison au Pré du Lac pour « profiter du calme de la campagne », mais ils sont loin d’avoir la vie qu’ils rêvaient. « Tous les soirs de la semaine, et à partir de 9 heures du matin le week-end, les jeunes parlent fort, se disputent, écoutent de la musique, jouent du tam-tam », se désole-t-elle, ajoutant : « Quand on leur demande de faire moins de bruit, ils nous traitent de fils de p***, nous disent qu’ils sont chez eux. »
Les habitants sont embêtés jusque dans leurs propriétés. Une mère de famille résidant le quartier et dont le jeune enfant a désormais peur de sortir de la maison, explique que les personnes habitant près du centre retrouvent régulièrement dans leurs jardins des bouteilles d’alcool vides, des emballages, des restes de nourriture, des débris de meubles ainsi que des mégots. « Il y a de tout ! On a même trouvé un couteau dans un arbuste », s’indigne-t-elle, alors qu’une palissade a pourtant été construite pour protéger les jardins les plus proche de ce centre. Résultat, les habitants des environs restent cloîtrés chez eux. Le parc et les crèches se trouvant à proximité de l’ex-Campanile sont peu à peu délaissés par les habitants.
« Les gens de l’association disent partout qu’on est des menteurs et des racistes »
Plusieurs plaintes ont été déposées par les riverains à la gendarmerie, elles comportent de nombreuses vidéos et enregistrements sonores. « Ils ne mettent pas notre parole en doute, mais lorsqu’on les appelle, le temps qu’ils arrivent, tout le monde rentre à l’intérieur », mentionne un riverain qui a déposé plainte. Dans l’une des plaintes que Le Figaro a pu consulter, on assiste à un « déménagement sauvage ».
La scène se passe un soir de juin aux environs de 22 heures et montre en effet des lits métalliques jetés depuis le premier étage du centre, pour être ensuite chargés dans des camionnettes, le tout dans une ambiance excessivement bruyante. Le plaignant, qui a filmé et transmis sa vidéo aux gendarmes, indique que le lendemain de ce « déménagement », un contrôle avait eu lieu dans ce centre, le but étant de « cacher que les occupants des chambres étaient en surnombre », révèle-t-il.
Du côté de l’association Entraide Pierre Valdo, en avril dernier, on démentait ces nuisances. Des éducateurs avaient alors signifié auprès du Figaro que ce centre n’était « pas une colonie de vacances ». « Les gens de l’association disent partout qu’on est des menteurs et des racistes, ils nous accusent de provoquer les jeunes », déplore auprès du média une riveraine.
« L’État ne nous demande pas notre avis quand il fait sa répartition »
Quant au président du département des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy, il ne sait comment sortir de ce cercle vicieux. « J’ai reçu un rapport de la gendarmerie qui dit qu’il n’y a pas de trouble à l’ordre public. Je n’ai donc pas de motif juridique pour rompre la convention passée avec l’Entraide. Je peux essayer de faire pression pour qu’ils réduisent les nuisances au minimum, mais s’ils vont ailleurs, le même schéma se reproduira », se lamente-t-il.
« L’État ne nous demande pas notre avis quand il fait sa répartition et ne nous donne pas les moyens correspondants alors que nous assumons leur prise en charge », précise-t-il encore. Ses services ont comptabilisé, depuis le début de l’année, 6738 arrivées d’étrangers se déclarant mineurs. Parmi eux, environ 40% sont Guinéens, 25% sont Ivoiriens et un peu moins de 10% sont Tunisiens.
Lorsque ces jeunes demandeurs d’asile arrivent dans des centres tels que l’ancien Campanile, ils y sont hébergés le temps que le département puisse vérifier qu’ils sont réellement mineurs, selon la procédure de l’accueil provisoire d’urgence.
Sur ces 6738 étrangers, 3557 ont fait des fugues. Celles-ci se sont majoritairement produites soit juste avant l’entretien d’évaluation de leur âge réel, soit juste après. Il s’avère qu’un tiers de ces migrants étaient en réalité des personnes majeures.
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