Un centre d’hébergement pour réfugiés ouvre à Paris dans le 16e, deux ans après celui pour SDF

20 septembre 2018 09:56 Mis à jour: 20 septembre 2018 12:38

Un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile et réfugiés a ouvert cette semaine dans le 16e arrondissement de Paris, deux ans après un premier foyer pour sans-abris qui avait provoqué une polémique dans ce quartier cossu de la capitale.

Le centre, aménagé dans une ancienne caserne du boulevard Exelmans, accueillera 150 demandeurs d’asile, 100 réfugiés et 50 familles, a indiqué jeudi le préfet de région Michel Cadot venu présenter le site.

« La caserne était habitée jusqu’à il y a quelques jours par des familles de gendarmes » mais « l’État n’en avait plus besoin au titre de la gendarmerie », a-t-il indiqué, en précisant que ce site n’était que temporaire puisqu’il doit être rendu « fin 2020 » à la ville pour en faire du logement social.

En novembre 2016, un premier centre pour SDF avait ouvert en lisière du bois de Boulogne, suscitant la colère d’une partie des riverains ainsi que du maire d’arrondissement de l’époque, Claude Goasguen.

Deux ans plus tard, l’État comme la ville veulent croire que la controverse, qui avait culminé dans deux tentatives avortées d’incendie, ne se reproduira pas. « Le site ne pose pas de problème de voisinage » et « il se prête à une intégration réussie dans le quartier », a assuré M. Cadot.

Autour du premier centre « les riverains ne se plaignent plus du tout » et « certains sont même devenus bénévoles », a ajouté l’adjoint au Logement de la ville de Paris Ian Brossat, en défendant « une politique de rééquilibrage » dans la capitale: « on ne peut pas avoir des ghettos de pauvres d’un côté et de riches de l’autre ».

La création de cette structure n’est pas une totale surprise, la ville ayant annoncé en novembre qu’elle comptait ouvrir un deuxième centre pour sans-abris dans le 16e et qu’elle réfléchissait pour cela à la caserne Exelmans, un ensemble de bâtiments de brique de meulière organisé autour d’une place d’arme.

Depuis mardi une cinquantaine de demandeurs d’asile afghans, soudanais et érythréens ont déjà été accueillis et logés par chambres de deux dans des appartements.

« Dieu merci ici on mange bien et on dort bien », témoigne Tarek, un Soudanais de 26 ans, qui se souvient des deux ans en Libye où il était « torturé et puni ».

Mais le centre a aussi vocation à accueillir des réfugiés statutaires (qui ont obtenu l’asile et un titre de séjour), dont l’intégration, érigée en priorité de la politique migratoire du gouvernement, butte parfois sur la difficulté à trouver un logement.

Du côté de l’État, ce site s’inscrit dans un effort de création de 1.200 places supplémentaires pour demandeurs d’asile en Ile-de-France. 944 places ont déjà été créées et le reste le seront d’ici fin septembre, a-t-on indiqué à la préfecture.

« C’est aussi le moment de mettre un terme à l’occupation des gymnases mobilisés pendant l’été » pour héberger les migrants à la rue, a indiqué M. Cadot, en promettant que ceux-ci seraient « totalement libérés pour la mi-octobre », soit quinze jours plus tard que prévu.

R.B avec FP

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