Un technicien en électronique de la banlieue de Philadelphie, qui ne s’attendait pas à troquer son travail contre une vie hors réseau dans la nature, a passé 43 ans à s’occuper de domaines aux États-Unis et au Canada avec sa femme.
Ensemble, ils ont construit trois maisons dans trois endroits reculés et ont produit suffisamment d’énergie, de nourriture et d’argent pour vivre jusqu’à la retraite. Ils ont même écrit des livres.
Ron Melchiore, 67 ans, s’est confié à son superviseur alors qu’il était un jeune homme, mécontent de son travail, et a reçu des conseils intéressants.
« Il m’a suggéré de me lancer dans l’agriculture familiale », a déclaré M. Melchiore à Epoch Times. « Je me suis renseigné et, peu de temps après, j’ai commencé à chercher un terrain et j’ai décidé que j’allais devenir cultivateur.
« Je suis un aventurier. Je voulais poursuivre quelque chose qui avait plus de sens pour moi : l’autonomie, être capable de fournir ma propre électricité et ma propre nourriture, et être capable de profiter de la vie au lieu de la travailler ».
Les débuts
M. Melchiore a acheté son premier terrain dans le Maine (Aux États-Unis) en 1979 et y a vécu pendant 20 ans. Ayant grandi en banlieue, le jardinage, la conservation des aliments, la construction, la plomberie, la production d’énergie et les soins aux animaux sont autant de compétences qu’il a dû acquérir.
« J’ai fait des erreurs, mais j’ai appris d’elles », a-t-il déclaré.
Il a rencontré sa femme, Johanna Melchiore, 64 ans, lors d’un voyage retour à Philadelphie. Elle partageait son rêve de vivre hors réseau et le couple s’est marié en 1987.
« Hors réseau signifie que nous fournissons notre propre électricité, notre propre eau et notre propre fosse septique », explique M. Melchiore. « Nous n’avons pas besoin de compter sur une autre entité pour fournir les choses sur lesquelles la plupart des gens comptent chaque jour. Nous fournissons tous nos légumes et pratiquement tous nos fruits, mais nous dépendons toujours de la viande. »
Après deux décennies passées dans le Maine, les Melchiores ont acquis l’expérience et la confiance nécessaires pour relever un nouveau défi. C’est en campant au bord d’un lac, en pêchant et en faisant du canoë, qu’ils ont décidé de s’installer sur un terrain en bord de lac. Ne pouvant s’offrir ce qu’ils voulaient aux États-Unis, ils se sont tournés vers le Canada.
La seconde propriété
« Nous avons trouvé un lac isolé dans le nord du Saskatchewan [Canada], où il fallait prendre un hydravion pour entrer et sortir, et nous avons décidé d’en faire notre maison », raconte M. Melchiore, qui a émigré avec sa femme en 1999. Aujourd’hui, le couple est citoyen canadien.
La différence la plus immédiate entre leur première propriété et la seconde est le climat.
« Nous avons connu des températures inférieures à 13°C », a déclaré M. Melchiore. « Nous sommes allés là-bas en avril. Nous avons monté une tente, et même si les températures descendaient encore à -18°C, nous avons vécu dans la tente. Nous avons transporté par avion, chargement après chargement, tous les matériaux de construction, et dès que le temps s’est réchauffé, nous avons commencé [à construire notre maison]. »
Leur maison du Maine était « solide et robuste », mais le couple a amélioré l’isolation de leur nouvelle maison contre les intempéries en construisant des murs de 30 centimètres d’épaisseur. Ils ont augmenté leur système de panneaux solaires, installé une éolienne, planté un plus grand jardin et puisé dans le lac pour s’assurer une réserve d’eau potable.
« C’était un véritable privilège d’habiter en pleine nature », a déclaré M. Melchiore. « En fait, Johanna et moi-même avons construit l’endroit. Mon frère est venu … et nous a aidés pour certaines choses plus difficiles, mais, pour l’essentiel, nous avons construit la structure pour pouvoir emménager en août ou en septembre. »
Lorsqu’ils vivaient en Saskatchewan, les Melchiores passaient régulièrement six mois sans voir un autre être humain. Leur seul lien avec le monde extérieur était une antenne parabolique qui leur permettait d’envoyer des courriels à leur famille et à leurs amis. Deux fois par an, ils se déplaçaient en hydravion pour s’approvisionner en denrées alimentaires non périssables et en articles de bricolage, relever le courrier et se rendre chez le médecin et le dentiste.
M. Melchiore a déclaré : « Pour nous donner les meilleures chances de survie, nous avons tous les deux suivi des cours de premiers secours. J’ai également suivi un cours de secourisme avancé. Nous avions une sérieuse trousse de premiers secours comprenant des antibiotiques et d’autres médicaments ».
« Nous étions à 160 km dans la nature. Ce n’était qu’un point de repère sur la surface de la Terre, de sorte que l’hydravion avait intérêt à savoir où il allait, sinon il allait nous passer devant. … nous étions vraiment deux personnes seules au monde, c’est ce que nous avons ressenti. »
S’il n’y avait personne sur la propriété des Melchiores en Saskatchewan, la nature, elle, était omniprésente. Le couple a fait de « sérieuses rencontres » avec des ours et a dû s’enfuir plus d’une fois pour sauver sa peau. M. Melchiore a même « survécu au milieu du lac » alors que des feux de forêt ravageaient les terres environnantes.
Le couple a passé 17 ans dans leur deuxième propriété. « Ce furent les 17 plus belles années de notre vie », a déclaré M. Melchiore. « C’était vraiment une région isolée, vraiment sauvage et vraiment une aventure. L’expérience d’une vie. »
La troisième et dernière propriété
En 2017, ils ont décidé de déménager une dernière fois en se basant sur deux critères : ils vieillissaient et l’océan leur manquait. Ils ont trouvé un terrain en bord de mer en Nouvelle-Écosse et ont déménagé pour construire leur « troisième et dernière parcelle ».
En plaisantant sur le fait qu’ils avaient « quitté l’Arctique pour les tropiques », ils se sont mis au travail pour construire leur troisième maison à partir de zéro dans ce climat plus tempéré, vivant dans une tente sur place pendant la construction, comme ils l’avaient toujours fait.
En utilisant une technique de construction moderne connue sous le nom de coffrage en béton isolé, comprenant du béton armé pris en sandwich entre des couches de polystyrène, ils ont construit une maison robuste de plein pied, à l’épreuve des ouragans. Sur le site se trouvent un verger de pommiers, de pruniers et de poiriers, un abri à bois pouvant contenir deux ans de bois de chauffage, un « jardin important » et une serre orientée au sud pour cultiver tout au long de l’année.
Ils ont quadruplé leur production d’énergie solaire, qui est passée de 800 à 3 200 watts, ont sept poules qui pondent des œufs tous les jours et un conteneur pour le stockage des denrées non périssables. En pensant à leur avenir, ils ont même construit des jardinières surélevés de 60 centimètres de haut pour pouvoir s’occuper du jardin jusqu’à un âge avancé, car une nourriture saine et cultivée à la maison est essentielle à leur philosophie de l’agriculture familiale.
Selon M. Melchiore, il n’y a pas deux jours qui se ressemblent chez lui en Nouvelle-Écosse.
Les gains
Selon M. Melchiore, le fait d’être autosuffisant et autonome signifie en partie qu’ils sont leurs « propres patrons ».
« Nous pouvons décider de ce que nous voulons faire », dit-il. « Nos tâches vont du désherbage à l’entretien de la pelouse, en passant par la coupe du bois de chauffage et le ramassage des broussailles à déchiqueter pour le paillage du jardin. »
« Johanna s’occupe du jardin et conserve ce qui en sort. … Nous aimons à penser qu’une nourriture saine et nutritive, non transformée, nous permet de rester en bonne santé », a déclaré M. Melchiore, qui est également un sprinter de haut niveau et qui affirme que le fait de vivre à distance « m’a permis de poursuivre ma carrière d’athlète ».
Pendant les hivers plus lents, le couple, qui n’a jamais eu d’enfants, s’adonne à ses loisirs : M. Melchiore aime travailler le bois, tandis que sa femme aime cuisiner, tricoter et faire des travaux d’aiguille. Leur mode de vie isolé et autosuffisant leur permet également d’économiser de l’argent.
« Nous sommes extrêmement économes », explique M. Melchiore. « Il nous est arrivé à quelques reprises de nous endetter, mais nous avons toujours travaillé du matin au soir pour rembourser nos dettes… Nous avons réinvesti les fonds que nous avions accumulés en vendant notre première propriété dans le Maine dans celle de la Saskatchewan… nous avons fait la même chose lorsque nous avons vendu. »
Partager la sagesse
En résistant à l’endettement, en vivant de manière frugale, en réinvestissant, en produisant de l’énergie et en économisant de l’argent grâce à divers emplois à temps partiel, les Melchiores ont contribué à créer leur propre fonds de retraite. Leur mode de vie est devenu une source d’inspiration pour d’autres cultivateurs en herbe, et après avoir été « tanné » pendant un certain temps pour écrire un livre, M. Melchiore a finalement cédé.
« Off Grid and Free : My Path to the Wilderness » (ndt : Hors réseau et libre : mon chemin vers l’autonomie) est son premier livre sur l’agriculture familiale. Un deuxième livre a suivi, coécrit par le couple, « The Self-Sufficient Backyard for the Independent Homesteaders » (ndt : Le jardin autosuffisant pour les cultivateurs indépendants). Un troisième est en préparation et le couple tient ses lecteurs informés sur son site web.
« La réponse a été merveilleuse. Le livre [The Self-Sufficient Backyard] s’est vendu à près de 200.000 exemplaires », a déclaré M. Melchiore. « On ne peut rien demander de plus dans la vie que de pouvoir dire qu’on a fait quelque chose pour quelqu’un… et c’est ce que nous avons fait pour beaucoup de gens. Nous sommes très reconnaissants d’avoir eu cette opportunité. »
Après 43 ans d’expérience dans l’agriculture familiale, les Melchiores considèrent chacune de leurs expériences comme un « tremplin » et conseillent aux autres d’avancer à petits pas vers leurs objectifs tout en s’appuyant sur la sagesse des personnes qui en savent plus.
« Il y aura des échecs, mais il faut s’appuyer sur toutes les réussites », a déclaré M. Melchiore. « Renseignez-vous avant de vous lancer dans le grand bain. Ayez une bonne compréhension de vos objectifs à court et à long terme. Assurez-vous que la propriété que vous achetez a un climat qui vous convient et qu’elle est bien située pour ce que vous voulez faire. »
« Commencez par un petit jardin et apprenez à conserver les produits de manière appropriée et sûre, puis agrandissez le jardin la saison suivante », a-t-il déclaré. « Plantez rapidement un verger, car il faudra de nombreuses années avant qu’il ne produise. Si vous optez pour un système hors réseau, comprenez la quantité d’énergie consommée par tous les appareils que vous souhaitez alimenter, afin de dimensionner correctement le système d’électricité solaire. »
Pour les Melchiores, ces étapes les ont conduits vers une destination dont ils ne soupçonnaient pas l’existence : la vraie liberté.
« La vraie liberté, c’est de pouvoir se rendre au milieu de nulle part, d’avoir tout ce qu’il faut pour survivre, et pas seulement survivre, mais prospérer », a déclaré M. Melchiore. « Avoir les compétences, les connaissances et la confiance nécessaires pour surmonter tous les problèmes que la vie vous réserve… puis se réveiller le lendemain et repartir pour faire tout ce que l’on veut, profiter de la vie au maximum ! »
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