En dépit de la guerre qui fait rage, le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse de la Sainte Famille à Gaza, a choisi de retourner fin mai dans la ville en ruine pour donner de l’espérance à ses fidèles.
Après sept longs mois d’absence, son retour est un véritable pansement au cœur pour ses paroissiens, épuisés par les tirs et les bombes, comme tous les Gazaouis. Le père Gabriel Romanelli n’était pas revenu auprès de ses fidèles depuis le massacre du 7 octobre 2023. En repoussant d’un jour son départ, initialement prévu pour le 6 octobre, son retour était devenu impossible, empêché par l’éclatement de la guerre.
Le religieux de l’Institut du Verbe Incarné (Ive) n’a pu revenir qu’à l’occasion de la visite du patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, entre le 16 et le 19 mai. Ce dernier n’a effectué qu’une visite de quelques jours mais le curé de la Sainte-Famille s’est convaincu de rester avec sa communauté à Gaza. « Je veux rester ici parce que c’est ma mission », a-t-il assuré à l’Aide à l’Église en Détresse (AED).
“Ici je peux semer un peu de justice et de paix” confie le curé de Gaza https://t.co/JShG6oIF0H
— Françoise Domec (@FrancoiseD82003) June 14, 2024
Incarner l’espérance
Depuis 19 ans, le père Gabriel Romanelli donne de son temps pour les catholiques de Gaza. Alors, depuis le début des hostilités, le curé n’a nourri qu’un seul objectif : faire tout son possible pour soulager les souffrances et apporter l’espoir à ceux qui sont touchés de plein fouet par la guerre. « Bien que je puisse être appelé à servir ailleurs dans le futur, je suis convaincu que, pour l’instant, mon devoir en tant que prêtre et pasteur est d’être ici, offrant mon aide de toutes les manières possibles », a-t-il expliqué.
Au cours des sept mois de guerre précédant son retour à la paroisse de la Sainte-Famille, la communauté catholique de Gaza a pleuré de nombreux morts, comme l’ensemble des habitants de la ville dévastée. Les chrétiens de la Bande déplorent 36 disparus. La totalité ou presque de la population gazaouie a été déplacée, et 55% des maisons de Gaza ont été détruites dans par les bombardements, selon un rapport de l’UNOSAT, centre satellitaire de l’ONU.
« Semer un peu de justice et de paix »
En dépit du danger et de la tristesse ambiante, le père Gabriel tient absolument à apporter une aide spirituelle, morale et matérielle à ceux qui vivent dans la misère, peu importe leur appartenance religieuse. « La situation dans les villes est terrible, il n’y a pas une seule structure qui n’ait été endommagée, se désole le prêtre. Ici, dans la paroisse, nous avons environ 500 réfugiés. Nous fournissons une assistance à des milliers de personnes dans le quartier, en leur offrant de l’eau, de la nourriture et des médicaments. »
Si certains louent la décision du père Gabriel Romanelli de revenir auprès de ses ouailles à Gaza, le missionnaire refuse les compliments trop pompeux. « Je ne suis pas un sauveur, insiste-t-il. Notre Sauveur est notre Seigneur Jésus-Christ, mais je sens qu’ici, au moins, je peux faire quelque chose pour ne laisser personne de côté et semer un peu de justice et de paix. Nous devons élever la voix pour la justice, la paix et la libération des personnes privées de liberté », souligne l’homme de foi.
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