La Chine perd son influence, elle est en déclin. Pourtant, dans le même temps, la Chine, dirigée par un régime despotique, est à l’origine de 28,7% de la production manufacturière mondiale (plus de 10 points de pourcentage devant son rival numéro 1, les États‑Unis). Il faut mettre fin à cette dépendance totale à l’égard de la Chine en matière de fabrication. Au moment où j’écris ces lignes, trois pays s’efforcent de récupérer la clientèle chinoise. Leurs efforts seront‑ils couronnés de succès ?
Je parle en toute connaissance de cause quand je dis que la Chine communiste n’est pas un endroit où il fait bon vivre. De plus, avec ses fréquentes coupures de courant et l’obsession du Parti communiste chinois (PCC) pour ses politiques zéro Covid, ce n’est pas non plus un endroit agréable pour faire des affaires. Une telle obsession pour l’éradication d’une maladie quasi endémique n’est pas propice à une société saine. En réalité, cela frise la pathologie.
L’aveuglement total du PCC n’échappe pas aux grandes entreprises comme Apple, Google et Samsung. Les trois géants de la technologie transfèrent une plus grande partie de leurs activités au Vietnam, l’économie à la croissance la plus rapide d’Asie et une des économies à la croissance la plus rapide du monde.
Le Vietnam semble offrir un environnement nettement plus favorable aux grandes entreprises exaspérées par les confinements interminables et les perturbations de production en Chine.
Comme l’a récemment rapporté l’auteur Govi Snell, en raison de sa main‑d’œuvre bon marché et de sa proximité avec la Chine, le Vietnam attire un nombre croissant d’entreprises de renom. Selon Greg Poling, directeur du programme Asie du Sud‑Est au Center for Strategic and International Studies (CSIS), pour Govi Snell, nombre de ces entreprises ne voient plus d’avenir en Chine. Entre la guerre commerciale avec les États‑Unis, l’augmentation du coût de la main‑d’œuvre et le déclin total des chaînes d’approvisionnement durant le Covid, le chercheur estime que la politique zéro Covid du PCC est globalement la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Ce que la Chine perd, c’est le Vietnam qui le gagne. Prenons l’exemple de Foxconn, le fabricant de smartphones pour Apple dont le siège est à Taïwan. L’entreprise a récemment signé un contrat de 300 millions de dollars avec Kinh Bac City, une société vietnamienne, pour agrandir ses installations à Hanoi, dans le nord du pays.
Ce changement pourrait s’avérer colossal pour le Vietnam, étant donné que Foxconn, cette entreprise qui a fait tant d’affaires en Chine, étudie désormais la possibilité de rejoindre le secteur des semi‑conducteurs.
Apple a récemment annoncé son intention de transférer une plus grande partie de sa production de la Chine et vers l’Inde. Il est intéressant de noter que Foxconn fabrique actuellement le dernier téléphone d’Apple, l’iPhone 14, dans son usine de Chennai, située dans l’est de l’Inde. Comme le Vietnam, l’Inde abrite une économie en pleine expansion. Appelée à devenir très prochainement le pays le plus peuplé du monde, l’Inde aspire à devenir un centre de production mondiale d’ici la fin de la décennie. Ces ambitions sont réalistes. L’année dernière, l’Inde s’est classée au deuxième rang du Global Manufacturing Index, devançant les États‑Unis.
Le Mexique est un autre pays qui souhaite devenir un important centre manufacturier. En juillet, l’auteur Jeremy Bliss s’interrogeait. Pourquoi le Mexique ? Il a ensuite exposé les raisons pour lesquelles les entreprises devaient sérieusement envisager de transférer leurs activités au Mexique.
Outre sa « situation optimale le long de la frontière sud des États‑Unis », a-t-il écrit, le Mexique offre « un accès pratique à l’Amérique du Nord, ainsi qu’aux routes commerciales de l’Atlantique et du Pacifique ». C’est effectivement le cas. De plus, si on compare le coût de la main‑d’œuvre et les frais de transport du Mexique avec ceux d’autres centres de production, le pays nord‑américain offre un environnement très favorable. Pour ces raisons, note M. Bliss, « le Mexique peut connecter ses affaires à plus d’un milliard de consommateurs et à 60% du PIB mondial ». Cela explique pourquoi tant d’entreprises – dont BMW, Nissan, Honda, Audi, Daimler, Mazda et Toyota – ont transféré une grande partie de leurs activités au Mexique ou y construisent de nouvelles usines d’assemblage.
Ces sept entreprises sont toutes des constructeurs automobiles. Elles sont attirées par le Mexique en raison de sa main‑d’œuvre hautement qualifiée, de ses faibles coûts énergétiques et de ses accords de libre‑échange. Le programme IMMEX, qui est entré en vigueur en 2006, permet aux entreprises étrangères de mener des opérations complètes au Mexique avec des structures à faible fiscalité et des coûts de main‑d’œuvre considérablement réduits.
Cela nous ramène au titre de ce court article : un de ces pays peut‑il remplacer la Chine en tant qu’usine du monde ? Pour beaucoup, cette question semble tout à fait ridicule. Mais elle ne devrait pas l’être. Si un nombre suffisant d’entreprises se détournent de la Chine et dirigent leurs activités ailleurs, le monde peut progressivement reprendre son indépendance. Cela ne sera pas facile, il faudra du temps, mais c’est faisable.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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