Nassim Hamidouche, un leader de la grève des livreurs de repas Deliveroo mécontents de leur nouvelle grille tarifaire, a vu son contrat de prestataire résilié et s’apprête à saisir les prud’hommes, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat et d’un collectif de défense d’autoentrepreneurs.
« Un mois de mobilisation des livreurs parisiens, et la seule réponse de la direction de Deliveroo aura été de virer l’un des principaux leaders de la contestation », a déploré sur Twitter le Collectif des livreurs autonomes parisiens (Clap 75).
Le courrier recommandé envoyé par mail à Nassim Hamidouche, que le Clap 75 a publié sur ce réseau social, ne mentionne aucun motif de rupture du contrat mais prévoit un préavis de 21 jours.
Selon le livreur, joint par l’AFP, « le lien est évident avec la grève » entamée début août pour protester contre une nouvelle grille tarifaire qui baissait le tarif des courses courtes en contrepartie d’une augmentation des courses plus longues.
Interrogé par l’AFP, Deliveroo assure « respecter le droit des livreurs à manifester ou faire grève » et ajoute que « dans le cas de Monsieur Hamidouche, durant sa collaboration avec Deliveroo, il a à plusieurs reprises indiqué avoir livré des plats aux consommateurs qui n’étaient en fait pas livrés ».
La plateforme assure avoir contacté Nassim Hamidouche pour « discuter de ce sujet » et poursuit: « Les gens s’attendent à ce que nous ne travaillions pas avec des livreurs qui commettent ce qui ressemble à de la fraude ou du vol ».
Nassim Hamidouche conteste formellement avoir été contacté par la plateforme et interroge: « Vous donneriez un préavis de trois semaines à une personne dont vous pensez qu’il est un voleur? »
Son avocat, Me Kevin Mention, qui défend déjà plusieurs dizaines de livreurs des plateformes, va réclamer la requalification du contrat de travail en CDI, arguant du lien de subordination entre le coursier et Deliveroo.
Nassim Hamidouche avait quitté un emploi en CDI de chauffeur routier pour Deliveroo afin d’avoir plus de temps pour s’occuper de ses quatre enfants, mais il s’est aperçu qu’il lui fallait être disponible le vendredi soir et le week-end s’il voulait accéder à un volume de courses convenable. Il travaillait 45 à 50 heures par semaine pour environ 700 euros, a-t-il précisé.
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