Thae Yong-Ho, l’un des plus hauts diplomates de Corée du Nord à avoir fait défection ces dernières années, a longuement répondu aux questions des membres de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, au moment où les ambitions nucléaires de son pays sont l’une des principales préoccupations internationales des États-Unis. Il a analysé les évolutions de son pays depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un après la mort de son père Kim Jong-Il fin 2011.
« Alors qu’en surface Kim Jong-Un semble avoir consolidé son pouvoir à travers le règne de la terreur, des changements importants et inattendus ont lieu en Corée du Nord », a dit l’ex-numéro deux de l’ambassade nord-coréenn à Londres, passé en Corée du Sud en août 2016.
« L’économie de marché se développe » et « de plus en plus de monde » s’y « habitue », à tel point que, selon lui, « le système économique socialiste étatique » finit par « tomber aux oubliettes ». Parallèlement, « des millions de fonctionnaires » ou militaires « dépendent des pots-de-vin et du détournement de fonds publics pour survivre », a-t-il assuré.
Les Nord-Coréens se moquent de la propagande « mais regardent de plus en plus les films et feuilletons sud-coréens importés illégalement », a ajouté le dissident.
Surtout, a-t-il assuré, « le système de contrôle intérieur faiblit ». « Ces changements rendent de plus en plus possible d’envisager une révolte civile en Corée du Nord, à mesure que les gens réalisent la vérité sur leurs conditions de vie », a insisté Thae Yong-Ho.
Selon lui, « Kim Jong-Un pense aujourd’hui que seules les armes nucléaires » et les missiles mettant le continent américain à portée de tir « peuvent l’aider à empêcher la désintégration persistante du système nord-coréen ».
Il faut donc profiter de la situation actuelle, a-t-il plaidé devant les parlementaires américains, pour « éduquer les Nord-Coréens afin qu’ils se soulèvent », en leur apportant de l’information depuis l’extérieur.
Il a donc demandé aux États-Unis d’étudier toutes les options avant d’envisager un recours à la force, souvent menacé par le président américain Donald Trump.
« Nous devons prendre en compte le sacrifice humain que comporterait l’option militaire », a-t-il prévenu, assurant qu’à la moindre action de l’armée américaine Pyongyang déchaînerait le feu contre la Corée du Sud voisine.
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