Une trentaine d’enseignants se sont rassemblés jeudi matin pour un mouvement de grève devant le collège Kléber à Strasbourg, après qu’un professeur de français a été menacé de mort par un élève. L’établissement est resté fermé.
« Un de nos collègues a été menacé de mort mardi midi par un élève de troisième à qui il avait confisqué son téléphone portable. L’élève lui a dit : ‘‘Je ramène des copains à la sortie, je te tue’’ », a expliqué à l’AFP Gilles Comte, professeur d’histoire-géographie, qui participait à ce rassemblement « pour montrer notre solidarité ».
Selon lui, il y avait 37 grévistes sur 38 enseignants ayant cours jeudi.
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, il y a plein d’incidents », a-t-il poursuivi, précisant que depuis la rentrée une « collègue a été agressée par un ancien élève qui s’était introduit dans l’établissement avec deux autres élèves », et qu’il y a également eu « trois explosions de pétards à l’intérieur de l’établissement ».
« Abandonnés » face à ces nombreux incidents
« Il n’y a pas de communication, pas de soutien de la direction, on a l’impression d’être abandonnés », a regretté M. Comte. Il a précisé que son collègue ciblé par les menaces de mort est un enseignant qui « s’investit énormément » et qui a été « très touché » par l’incident. Il a porté plainte mardi après-midi et se trouve depuis en arrêt maladie.
Une mesure conservatoire a été prise contre l’élève auteur des menaces, exclu de l’établissement jusqu’à son passage en conseil de discipline le 19 décembre.
« On n’arrive plus à bien faire notre boulot », a témoigné Charlotte Serisier, enseignante de français, citant les « insultes qui reviennent très régulièrement », « les retards systématiques d’élèves », le « déclenchement d’alarmes incendie » qui est devenu « le jeu à la mode depuis la rentrée ».
Avec quelque 700 élèves, le collège Kléber est un « gros établissement, avec une mixité sociale qui s’est accrue, ce qui est bien. On accueille des élèves qui viennent de REP+ mais on n’a pas de moyens adaptés », a-t-elle décrit, tenant une pancarte demandant « des moyens pour accompagner tous nos élèves ».
Contacté par l’AFP, le rectorat n’avait pas réagi dans l’immédiat.
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