Un entrepreneur raconte comment sa boîte a coulé à cause de la semaine de 4 jours

Par Robin Lefebvre
2 décembre 2024 15:27 Mis à jour: 2 décembre 2024 15:27

Dans un livre, Julien Le Corre, entrepreneur épanoui dans le secteur de la communication, raconte comment la semaine de quatre jours a conduit sa boîte dans l’abîme, dix-huit mois après avoir voulu tenter l’aventure.

La semaine de quatre jours est-elle raisonnable ? Ce sujet, qui revient régulièrement sur la table en entreprise, intéresse particulièrement les plus jeunes salariés. Ainsi, selon un récent sondage partagé par BFMTV, 83% des 25-34 ans se disent prêts à travailler quatre jours hebdomadairement, et ce, sans réduire leur nombre d’heures de travail. Mais il est possible que cette catégorie de travailleurs fasse fausse route, selon Julien Le Corre, un entrepreneur dans la communication qui a en littéralement fait les frais.

Dans son livre Jour Off, ce grand optimiste raconte comment l’application de la semaine de quatre jours dans son entreprise l’a conduit à la liquidation en moins de 18 mois. Cette nouvelle organisation avait émergé en 2020, en pleine crise sanitaire, après que le télétravail ait été généralisé dans son entreprise. « Je voulais me libérer, libérer mes salariés, libérer ma boîte », insiste-t-il. Bien que l’initiative ait emballé ses 20 salariés à ses débuts, elle a fini par affaiblir et désolidariser toute l’équipe.

En effet, raconte-t-il, le choix de sanctuariser le vendredi comme jour de repos a réduit la disponibilité des équipes vis-à-vis des clients et compliqué l’organisation. Des tensions ont commencé à apparaître lorsqu’il a fallu faire des exceptions et rappeler en urgence des salariés pour le vendredi. De fait, certains faisaient l’effort de revenir ce jour-là alors que d’autres profitaient de leur jour de repos, ce qui a fait voler en éclat la cohésion du groupe.

« On commençait à avoir un sérieux retard »

Finalement, « face à des concurrents qui travaillaient cinq jours par semaine et qui n’hésitaient pas à « charreter » le soir et le week-end, on commençait à avoir un sérieux train de retard », se rappelle Julien Le Corre. En septembre 2023, il met fin à l’expérience, mais il était déjà trop tard, l’entreprise perd de l’argent chaque mois et ne parvient plus à attirer de nouveaux projets. Après de nombreux licenciements, la liquidation judiciaire est prononcée en octobre 2023.

Julien Le Corre finit son ouvrage en énumérant les erreurs qui ont conduit à ce naufrage, tout en partageant quelques leçons qu’il a tiré de cette expérience. Il regrette par exemple d’avoir fait une étude de satisfaction bien trop tôt après le début de l’expérimentation (un mois). Il reconnaît également qu’il aurait dû donner plus de flexibilité afin que l’entreprise ne s’arrête pas de tourner pendant trois jours.

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