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«Un état d’exception qui dure depuis deux ans n’est plus un état d’exception», dénonce l’analyste politique Mathieu Slama

décembre 31, 2021 19:25, Last Updated: décembre 31, 2021 19:25
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Consultant et analyste politique, Mathieu Slama s’est récemment exprimé dans les colonnes du Figaro. Il a notamment pointé les mesures « absurdes et ubuesques », mais aussi « infantilisantes » subies par les Français depuis le début de la crise sanitaire. Il a par ailleurs expliqué combien nos principes démocratiques étaient devenus fragiles depuis deux ans.

« Tout cela semble être un film qui ne finit pas », a tout d’abord souligné Mathieu Slama dans un article du Figaro datant du 28 décembre dernier, citant la seule phrase de Jean Castex avec laquelle il est en accord, et ajoutant que ce film « devient de plus en plus oppressant et anxiogène ».

« Le nouveau paradigme de gouvernement […] fait du régime démocratique l’exception et le régime d’exception la norme », a expliqué le consultant et analyste politique. Dénonçant les décisions prises dans le cadre d’un Conseil de défense, il a indiqué que ce dernier ne consulte d’ailleurs que le Conseil scientifique, qui est non seulement un organisme non élu démocratiquement, mais qui plus est, ne fait aucun compte-rendu de ses réunions.

« Le Parlement ne joue plus son rôle »

L’accusant de prendre les décisions « les plus cruciales » dans une « opacité la plus totale », il a également pointé du doigt l’Assemblée nationale, « dont la majorité est peuplée de députés dociles et totalement acquis à la cause du gouvernement », et qui se contente de « parapher les décisions prises ». « Quant au Sénat, dominé par Les Républicains, il ose parfois apporter quelques modifications, mais celles-ci sont immanquablement rejetées par l’Assemblée », a-t-il déploré. À tout cela, il faut ajouter le fait que « les discussions parlementaires sont menées dans le cadre d’une procédure accélérée », empêchant ainsi « de vraies discussions de fond ».

Et si « le Parlement ne joue plus son rôle », il en est de même pour le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel – tous deux étant censés être les garants de notre État de droit – dans la mesure où ils valident « toutes les principales mesures restrictives prises par le gouvernement », sous prétexte que celles-ci se justifient « par un objectif de santé publique », précise-t-il encore. De ce fait, que ce soit le contrôle de l’identité des clients demandé aux professionnels ou l’exclusion de toute vie sociale des citoyens non vaccinés, tout est accepté par le Conseil d’État.

Ces « mesures d’exception entreront dans le droit commun »

Mathieu Slama a également indiqué que dans cette crise, « les juges administratifs et constitutionnels ont trahi leur mission première, qui est de défendre nos droits et principes fondamentaux face aux velléités du pouvoir ».

Il a en outre dénoncé le projet de loi prévoyant la création d’un « état de crise sanitaire », expliquant que celui-ci « donne donc les quasi pleins pouvoirs à un gouvernement qui peut désormais prendre des décisions gravissimes sans aucun contrôle du Parlement ».

Pour Mathieu Slama, « un état d’exception qui dure depuis deux ans n’est plus un état d’exception » et il voit en cela une grave dérive car elle normalise ce qui est censé être exceptionnel. Il fait le pari que ces « mesures d’exception entreront dans le droit commun ». « Notre capacité à discerner ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas » est l’un des dommages grandement sous-estimés de cette crise, a estimé l’analyste politique qui a conclu que « le virus a révélé combien nos principes démocratiques étaient fragiles ».


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